El-Jadida : De la quiétude à l’incertitude

Peut-on encore rêver d’une plage de Deauville marocaine, presque déserte, par une belle journée ensoleillée ?
La question se pose, tant les mutations qu’a connues El-Jadida ces dernières décennies ont bouleversé son identité.
Autrefois, El-Jadida était une ville paisible. Un havre de tranquillité au bord de l’Atlantique, fière d’être l’une des villes les plus propres du Royaume. Son charme discret et son rythme lent en faisaient une destination appréciée pour sa douceur de vivre.
Mais ce paysage a radicalement changé avec l’émergence du port de Jorf Lasfar. Ce gigantesque projet industriel a entraîné l’arrivée massive de travailleurs et de leurs familles. Une transplantation urbaine brutale, opérée sans planification, sans études préalables, et sans accompagnement de l’État. Une greffe mal préparée, qui continue de produire ses effets.
Depuis, la ville est en proie à un bouleversement profond. Urbanisation galopante, infrastructures saturées, équilibre social fragilisé. Le développement industriel, s’il a généré de l’activité économique, a aussi entraîné son lot de déséquilibres.
Aujourd’hui, El-Jadida oscille entre espoir et inquiétude. Le risque est grand de voir cette cité sombrer dans le chaos, mais l’espoir subsiste : celui de voir émerger une vision claire, portée par des décideurs responsables et engagés. Car il suffirait d’une chose, ou plutôt de quelques personnes, pour redonner à El-Jadida sa dignité d’antan. Des femmes et des hommes animés d’un réel projet, à la hauteur de ce que cette ville mérite.

Abdellah Hanbali

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