Des années durant, les Jdidis n’ont cessé de dénoncer la gestion désastreuse de leur ville. Ils l’ont crié haut et fort, dans la rue comme sur les réseaux. Étés comme hivers, rien ne bougeait. La ville s’étiolait, perdait peu à peu ses charmes, jusqu’à ne plus ressembler à cette « Deauville » que nous avions tant aimée, celle de notre enfance, radieuse et fière.
Et puis, soudain, il a suffi d’un claquement de doigts du Makhzen. Du jour au lendemain, les choses ont commencé à changer. Lentement mais sûrement, El Jadida retrouve des couleurs. Les trottoirs se refont une beauté, les espaces verts refleurissent, les façades se redressent. Pour la première fois depuis bien longtemps, la ville se prépare à accueillir l’été, non pas avec résignation, mais avec ambition.
Oui, cela fait plaisir.
Oui, chacun se surprend à retrouver des bribes du passé, des fragments de beauté oubliée.
Reste à espérer que cette dynamique ne soit pas un simple coup d’éclat, lié à la perspective de la Coupe du Monde ou à quelque échéance politique.
Que cette embellie s’inscrive dans la durée, portée par une vraie vision et un entretien rigoureux.
Car une ville, comme une mémoire, s’entretient. Sinon, elle s’efface.
Abdellah Hanbali