Trente années derrière les barreaux : c’est la peine prononcée mardi dernier par la chambre criminelle de première instance de la Cour d’appel d’El Jadida à l’encontre d’un trentenaire, surnommé le “boucher” pour ses activités dans les souks hebdomadaires de la région. L’homme a été reconnu coupable d’un meurtre avec préméditation, commis dans des circonstances troubles, sur fond d’alcool frelaté et de querelles nocturnes.
Les faits remontent à la nuit du 15 août 2024, dans le douar Bouharta, commune rurale de Chtouka, non loin d’Azemmour. Une beuverie entre hommes du village tourne au drame : autour de bouteilles de mahia, une eau-de-vie artisanale à très fort degré, les esprits s’échauffent, les mots dépassent les limites, et la violence éclate.
Selon les éléments du dossier d’instruction et les procès-verbaux dressés par le centre judiciaire de la Gendarmerie royale d’El Jadida, l’accusé aurait brandi un couteau qu’il portait sur lui et asséné plusieurs coups à son adversaire, dont l’un a tranché une artère au niveau de la main, provoquant une hémorragie fatale. Le corps, abandonné dans la cour d’une maison à l’abandon, a été découvert à l’aube par des habitants du douar.
L’homme a tenté de plaider la légitime défense, affirmant avoir été agressé le premier. Mais ses aveux recueillis pendant l’enquête, conjugués aux témoignages des autres convives, ont convaincu la cour du caractère volontaire de son geste. Les juges ont écarté toute circonstance atténuante.
Les quatre autres personnes présentes lors de la soirée, également inquiétées dans un premier temps, ont été acquittées, en l’absence de preuves les liant directement au crime.
Un verdict lourd pour un fait divers tragique, qui vient rappeler les ravages de la mahia et des violences qu’elle déchaîne dans certaines zones rurales.
El Jadida Scoop