El-Jadida: L’affaire du retrait volé relance la question des guetteurs dans les agences bancaires

Grâce à la vidéosurveillance, notre police est parvenue à élucider en un temps record cette affaire, qui, il y a encore quelques années, auraient exigé des jours, parfois des semaines, d’enquête.
L’interpellation, à El Jadida, d’un jeune homme soupçonné d’avoir arraché un sac contenant 15 millions de centimes à un sexagénaire fraîchement sorti d’une agence bancaire, en est la preuve la plus récente.
Sans les images des caméras disposées autour du lieu, la tâche de nos limiers aurait été autrement plus ardue. Elles ont permis de retracer le parcours du voleur, d’identifier son visage, puis de guider les policiers jusqu’à son arrestation à l’entrée de Sidi Bouzid.
Mais cette efficacité technologique ne doit pas occulter un autre point, tout aussi crucial : la vigilance à l’intérieur même des agences bancaires. Dans plusieurs cas de vols visant des clients sortant après un retrait, un détail interpelle : comment un voleur peut-il deviner qu’un homme portant un simple cartable ou un sac en plastique transporte une importante somme d’argent ?
La réponse est souvent à chercher… dans la file d’attente.
Il n’est pas rare qu’une personne présente dans l’agence n’ait, en réalité, aucune opération à effectuer. Son rôle ? Observer, repérer, évaluer le montant des retraits, puis transmettre l’information à un complice posté à l’extérieur. Une mécanique discrète, mais redoutable, qui explique la précision avec laquelle certaines victimes sont ciblées. D’où la nécessité, pour la police, d’intégrer désormais ce paramètre dans son travail préventif : analyser, au besoin, le comportement de certains « clients » dont la présence éveillerait des soupçons. Une simple piste, une hypothèse de travail… mais qui mérite d’être testée, y compris dans cette affaire précise.
Dans la lutte contre ce type de vols, les caméras sont un atout majeur. Mais les regards, ceux des enquêteurs comme ceux des citoyens, doivent aussi se tourner vers l’intérieur des agences, là où, parfois, tout commence.

Abdellah Hanbali

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