Collecte des ordures à El-Jadida : les Moqaddems appelés à la rescousse

C’est une première au niveau national. À El-Jadida, les autorités locales ont sollicité les Moqaddems – ces auxiliaires d’autorité présents dans chaque quartier, pour signaler les points noirs liés à l’insalubrité. Mieux encore : ces derniers sont priés de documenter les lieux problématiques à l’aide de photos.
Mais derrière cette initiative inédite se cache une réalité bien plus complexe. Car que peuvent réellement les Moqaddems face à une gestion structurellement défaillante des déchets ? À commencer par l’insuffisance criante de bacs à ordures, qui contraint souvent les habitants à déposer leurs sacs à même le sol. À cela s’ajoute le phénomène des « Mikhlas » : ces récupérateurs informels fouillent les poubelles à la recherche de matériaux recyclables ou de nourriture pour leur bétail, n’hésitant pas à renverser les bacs, aggravant ainsi l’état de saleté des rues.
Certains citoyens appellent à une réforme des habitudes : sortir les ordures au coucher du soleil et organiser la collecte durant la nuit, comme cela se fait dans plusieurs grandes villes. Une idée de bon sens, mais encore faut-il une volonté d’organisation et une société de gestion compétente.

C’est là que le bât blesse. Car malgré les nombreux dysfonctionnements observés ces dernières années, la ville a renouvelé sa confiance à la société ARMA pour la collecte des déchets. Un choix signé du président du conseil communal, Jamal Benribaa, qui interroge nombre de citoyens.
Faut-il rappeler que cette même société est pointée du doigt pour la dégradation de la qualité du service depuis sept ans ?
Ainsi, si l’appel aux Moqaddems marque une tentative de reprise en main, il ne saurait masquer les failles profondes d’un système où la responsabilité semble se diluer entre les institutions et les opérateurs privés.
Abdellah Hanbali

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