El-Jadida: l’éveil d’un été lumineux

Au temps où la ville d’ El Jadida rayonnait d’une beauté tranquille et où la Place Al Hansali, alors cœur battant de la ville, était un tableau vivant de sérénité et d’élégance. L’avenue Mohammed V, prolongée par l’avenue de la Ligue Arabe, dessinait des lignes de symétrie urbaine bordées de bâtiments aux tons pastel et de trottoirs fraîchement repeints. Le moindre détail semblait pensé avec soin, à l’image des massifs fleuris qui ornaient les ronds-points, éclatant de couleurs sous le soleil atlantique.
À cette époque, El Jadida vivait au rythme de la mer, du vent léger et des pas calmes des habitants. Les conseillers communaux, véritables amoureux de leur cité, veillaient avec fierté à la propreté des rues, à l’élégance des façades, au bon état des chaussées. Chaque début d’été ressemblait à une fête discrète mais sincère, un hommage à la ville et à ses gens.
Mais ce tableau idyllique allait peu à peu se fissurer. L’arrivée de certains opportunistes venus de l’intérieur des terres, parfois sans attachement véritable à l’âme locale, marqua un tournant. Leur ambition : s’enrichir à tout prix, avant de disparaître. La ville paisible se vit confrontée à de nouvelles logiques, moins enracinées, plus brutales.
Pourtant, dans la mémoire collective, cette époque dorée reste vivace. Elle incarne l’image d’une El Jadida authentique, fière et raffinée, un vrai nid d’amour et de bonheur, bercé par le chant des vagues et le parfum des fleurs.

Abdellah Hanbali

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