Se donner en spectacle…

Pendant que des artistes montent sur les planches du mythique théâtre Afifi pour offrir un moment de culture et d’évasion, d’autres — plus discrets mais tout aussi visibles — livrent un tout autre type de représentation. Sur les marches du théâtre, en plein jour, une bouteille abandonnée raconte à elle seule une scène de désœuvrement. Un spectacle affligeant que personne n’a payé pour voir, mais auquel tous assistent, impuissants.
Triste paradoxe : à quelques mètres des projecteurs, des âmes en peine cherchent l’oubli dans l’alcool, exposées au regard des passants. Ce n’est plus du théâtre, mais le miroir brut d’une réalité sociale que beaucoup préfèrent ignorer. Où sont les dispositifs de soutien ? Les centres d’accueil ? Les mains tendues ?
Dans une société qui se revendique musulmane, fraternelle et solidaire, ce genre de scène sonne comme une gifle. On parle d’Oumma, mais les faits parlent d’eux-mêmes : chacun pour soi.

Abdellah Hanbali

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