Et si je vous disais que la plage que vous avez sous les yeux n’est ni plus ni moins que la plus belle plage au monde ? Certains hausseront les épaules, d’autres esquisseront un sourire incrédule. Et pourtant, je suis des plus sérieux.
J’ai eu la chance de voyager un peu partout, de fouler des sables dorés, d’admirer des lagons aux eaux turquoise, de m’émerveiller devant des paysages paradisiaques. Mais aucune de ces cartes postales vivantes n’égale, dans mon cœur, cette plage d’El Jadida.
Ici, j’ai connu des centaines, peut-être des milliers d’heures de bonheur pur : des éclats de rire, des plongeons insouciants, des matches de foot improvisés, des confidences échangées sur le sable chaud… C’est là que se sont tissées des amitiés sincères, durables, inoubliables.
Un visiteur de passage ne comprendra sans doute pas cet attachement viscéral. Il jugera ces mots exagérés, teintés d’un romantisme naïf. Mais pour tout Jdidi de naissance ou de cœur, cette plage est un repère, une mémoire vivante, un trésor émotionnel. C’est un lieu où l’on a grandi sans besoin d’artifice, sans luxe, sans fioritures, et pourtant, où l’on se sentait riche. Riche de liberté, de partage, de soleil et de sel marin.
Oui, cette plage est la plus belle au monde. À condition qu’on lui rende son âme, qu’on la préserve, qu’on la respecte. Pour que les générations futures puissent, elles aussi, y goûter cette forme unique de bonheur, simple et inestimable, que la nôtre a eu la chance de connaître.
Abdellah Hanbali
