Ce dimanche, la gare Casa-Voyageurs a été le théâtre d’une scène tristement familière. Le train-navette à destination d’El Jadida, prévu initialement à 15h55, a accusé un retard de plus de trois heures… sans qu’aucune explication ne soit fournie aux centaines de voyageurs désemparés, livrés à eux-mêmes dans une chaleur accablante.
Tout le monde attendait, le regard rivé vers un quai désespérément vide, dans l’espoir que le convoi tant attendu finisse par pointer le bout de son nez. Pendant ce temps, à El Jadida, la situation n’était guère meilleure. Ceux qui devaient emprunter le même train pour regagner Casablanca se retrouvaient eux aussi bloqués, contraints de prendre leur mal en patience.
Bien sûr, chacun est conscient des travaux actuellement en cours aux abords de la métropole, des éventuelles pannes ou incidents qui peuvent survenir sur les voies. Mais ce que déplorent les usagers, ce n’est pas tant le retard lui-même que le silence radio qui l’accompagne. Pas une annonce, pas une information claire, encore moins une estimation du temps d’attente. Résultat : les voyageurs n’ont d’autre choix que de subir, sans même la possibilité d’opter pour une alternative.
À l’approche du Mondial 2030 que le Maroc coorganisera avec l’Espagne et le Portugal, on nous parle sans cesse de modernisation, de TGV, de mobilité fluide. Mais au-delà des rails et des machines, ce sont les hommes qui font la différence. Ce qui manque aujourd’hui au réseau ferroviaire marocain, ce n’est pas seulement la ponctualité, c’est un personnel formé à la courtoisie, à la communication et au respect des usagers.
Dans un pays où le soleil peut frapper fort et les distances être longues, un simple message d’explication, une estimation de l’heure d’arrivée ou un mot de compréhension peuvent faire toute la différence. Le progrès ne se mesure pas qu’en kilomètres parcourus à grande vitesse, mais aussi, et surtout, en considération portée à ceux qui voyagent.
Abdellah Hanbali
