Cela fait plus d’un lustre que le nouveau marché de gros d’El Jadida est fin prêt. Moderne, conforme aux normes de sécurité et d’hygiène, pensé pour une circulation fluide en son sein… tout y est. Tout, sauf l’essentiel : son ouverture effective. Pendant ce temps, les professionnels continuent à se débattre dans des conditions indignes, au sein de l’ancien marché, réduit à peau de chagrin.
Construit à l’origine sur 10 hectares, l’ancien marché a vu sa surface amputée de plus des deux tiers après l’extension de l’hôpital Mohammed V, ne conservant que 3 hectares. Résultat : encombrement, insalubrité, et une situation devenue tout simplement insoutenable.
Le nouveau gouverneur, salué pour son efficacité dans la gestion du quotidien, un domaine relevant en principe du conseil communal, a su marquer des points. Mais face à des projets d’envergure comme l’inauguration du marché de gros ou celle de la nouvelle gare routière, l’urgence est de passer à la vitesse supérieure. Il faut des décideurs audacieux, des patriotes concrets, prêts à retrousser leurs manches et à affronter les obstacles, qu’ils soient d’ordre technique ou le fruit de résistances opaques, parfois orchestrées par des lobbys peu soucieux de l’intérêt général.
Comment expliquer aux citoyens que ce n’est qu’une fois les projets lancés et les deniers publics engagés, qu’on découvre enfin, que des « embûches » bloquent leur mise en service ?
N’y a-t-il donc pas eu d’études préalables, de planification rigoureuse, de suivi sérieux ?
Trop, c’est trop. Cette gestion à la petite semaine mine la confiance et étouffe le potentiel d’une ville qui aspire à mieux. Si l’on persiste dans cette médiocrité, El Jadida risque bien de sombrer dans l’oubli, emportée par l’inertie de ses propres blocages.
Abdellah Hanbali



