Pour de nombreux Marocains, le seul nom d’Azemmour évoque immédiatement un monde de croyances séculaires et de récits légendaires. Marabouts de Aïcha Al Bahria, de Mly Bouchaib Erreddad, de Sidi Ouaâdoud… autant de figures mystiques dont les pouvoirs miraculeux continuent de nourrir la foi d’une large frange de la population.
À chacun son miracle : Aïcha Al Bahria favoriserait les mariages, Mly Bouchaib Erreddad aiderait à la naissance d’un enfant mâle – jadis essentiel pour la transmission de l’héritage –, tandis que Sidi Ouaâdoud passerait pour le guérisseur des femmes stériles. Un réseau de légendes patiemment tissé au fil des siècles, ancré dans le cœur des habitants.
Mais Azemmour abrite aussi une figure moins connue, celle d’Abraham Moul Niss, vénéré sous le nom de Sidi Brahim par la communauté musulmane locale. Considéré comme le saint des causes perdues, c’est vers lui que l’on se tourne en dernier recours, lorsque l’aide des autres marabouts semble faire défaut.
Le mausolée d’Abraham Moul Niss se prépare d’ailleurs à vivre un moment fort : au mois de mai prochain, il accueillera des pèlerins juifs venus du monde entier pour célébrer la Hiloula, une fête empreinte de ferveur et de spiritualité.
À Azemmour, l’histoire et la foi se conjuguent au présent, faisant de cette ville un lieu unique où les croyances traversent les âges sans jamais perdre de leur éclat.
Abdellah Hanbali
Azemmour, la ville aux mille légendes
