Des matchs de plage comme on n’en voit plus…

Il fut un temps où les plages d’El-Jadida vibraient au rythme des matchs improvisés, passionnés, parfois épiques. Du sable, un ballon, faire des poteaux en sable … et surtout, deux équipes prêtes à tout pour l’honneur du quartier. Ce jour-là, c’était Derb Kalaa contre Derb Daya. Une entente fraternelle, mais une rivalité bien réelle.
Sur le terrain, du talent à l’état brut. En défense, feu Missaoui, intraitable, épaulé par feu Rafik M., que tout le monde surnommait « Messikh », un roc au sang froid. À leurs côtés, Aradi A., précis dans l’interception, et Siraj F., infatigable coureur aux montées tranchantes. Farkhi A lui, réglait le tempo au milieu, avec une vision de jeu qui faisait pâlir d’envie bien des clubs de ligue amateur.
Devant, ça pétillait. Chami Jamal, plus connu sous le nom de « Bboch ». Il jouait des reins comme personne. À ses côtés, feu Belfakir R., élégant et décisif, et feu Hansali A., toujours au bon endroit au bon moment. Jawad complétait l’attaque par sa vélocité, et Rafik A., alias « 3aouja », mettait le feu dans les défenses adverses avec son jeu imprévisible.
Ce n’était pas seulement un match. C’était un morceau de vie, un instant suspendu, une célébration de l’amitié, de la passion et du football dans ce qu’il a de plus pur. Ces joueurs n’étaient pas des professionnels. Ils étaient mieux que ça : ils jouaient pour la beauté du geste, pour la fierté du quartier, pour ces applaudissements spontanés venus des alentours de l’espace de jeu.
Aujourd’hui, beaucoup ne sont plus là. Feu Missaoui, feu Rafik « Messikh », feu Belfakir R., feu Hansali A. que la paix soit sur eux. Mais leurs souvenirs courent encore sur le sable, dans le vent, dans les cris d’enfants qui rejouent, sans le savoir, la mémoire de ces héros de plage.

Idriss Asbayo ( El Jadida Scoop)

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