On ne reconnaît plus El-Jadida en ce début d’été. Un tournant s’opère, lentement mais sûrement. Fini le temps de la complaisance et du bakchich érigés en mode de gouvernance. Ces pratiques, qui ont trop longtemps nourri pagaille, désorganisation et occupation anarchique de l’espace public, semblent perdre du terrain dans une ville qui étouffait sous le poids de l’impunité.
Après avoir débarrassé les abords de la Cité portugaise, , les autorités locales ont mené une opération coup de poing sur la plage d’El-Jadida. Objectif : libérer le sable des parasols et chaises installés illégalement par des exploitants informels, véritables squatteurs du littoral. Une action saluée par les estivants, jusque-là contraints de louer leur coin d’ombre pour profiter du rivage.
La Coupe d’Afrique des Nations approche, la Coupe du Monde aussi, et les directives du ministère de l’Intérieur sont sans ambiguïté : l’ordre doit régner. Mais au-delà de cette conjoncture, l’espoir est permis. Celui de voir ces campagnes d’assainissement s’inscrire dans la durée. Car rendre à César ce qui lui appartient, c’est aussi rendre aux citoyens leur droit à l’espace public, dans une ville digne, propre et organisée.
Reste à espérer que cette dynamique ne soit pas un feu de paille. Que la loi s’applique avec rigueur, loin des arrangements de coulisses et des pratiques malsaines qui ont trop longtemps tiré vers le bas nombre de nos cités. El-Jadida peut redevenir une ville modèle, si, et seulement si, ce nouvel élan s’inscrit dans la continuité.
Par: Abdellah Hanbali



