Dans le football , certains noms marquent par leur éclat, d’autres par leur constance. Mustapha Yaghcha appartient à cette seconde catégorie, celle des travailleurs de l’ombre, des combattants silencieux qui ont bâti leur légende sur la sueur, la rigueur et l’abnégation.
Dès ses débuts, Yaghcha s’est taillé une réputation de battant. Pas de gestes spectaculaires, pas de dribbles inutiles : son style, à la fois sobre, physique et diablement efficace, s’est imposé comme une évidence au Difaâ. Rapidement, il devient un rouage essentiel du dispositif du DHJ, un milieu offensif infatigable qui ne triche jamais.
Car Mustapha Yaghcha, ce n’était peut-être pas la magie d’un numéro 10, mais c’était la force tranquille d’un homme au mental d’acier. Une condition physique à toute épreuve, un sérieux irréprochable à l’entraînement, et surtout, une détermination sans faille. “Il savait exactement qui il était, ce qu’il voulait, et comment y parvenir”, racontent ceux qui l’ont côtoyé sur le terrain.
Ses prestations solides finissent par attirer l’œil de la sélection nationale. Avec les Lions de l’Atlas, il ne déçoit pas. Mieux : il s’y fait une place, et marque les esprits au point d’être nommé parmi les 200 meilleurs joueurs africains de la seconde moitié du 20 ème siècle. Une reconnaissance discrète, fidèle à son image.
L’aventure le mène ensuite en Suisse, d’abord au FC Chêne, puis au prestigieux Servette de Genève. Et là encore, Yaghcha fait parler son sérieux et sa discipline. Aujourd’hui encore, il continue de transmettre son expérience aux jeunes du club genevois, guidé par une passion intacte. Et parce qu’il aime le football dans toutes ses dimensions, il s’est même essayé à l’arbitrage, le temps de découvrir le jeu sous un autre angle.
Mustapha Yaghcha, c’est l’histoire d’un homme qui ne s’est jamais arrêté. Un amoureux du ballon rond, fidèle à ses valeurs. Toujours en mouvement. Toujours tourné vers l’avenir.
Abdellah Hanbali