Chronique de Mustapha Jmahri : Pissaro dessine les prisonniers de Mazagan

Georges Henri Pissarro, dit Georges Manzana-Pissaro ou Georges Henri Manzana-Pissaro, né le 22 novembre 1871 en Yvelines et mort le 20 janvier 1961 à Menton, est un peintre et graveur français. Proche du courant libertaire, il est le troisième fils du peintre impressionniste Camille Pissaro.
Durant son adolescence, Georges Pissarro étudie la peinture avec son père avec qui il apprend à aimer la nature dans le sillage de l’impressionnisme représenté alors par Monet, Renoir, Gauguin, Cézanne entre autres, tous amis et présents dans la maison Pissarro.
En 1894, il choisit comme pseudonyme le nom de sa grand-mère « Manzana », et c’est en 1910 qu’il adopte définitivement le nom Manzana-Pissarro. Sympathisant anarchiste, il partage avec son père et ses deux frères sa passion pour la peinture néo-impressionniste et les convictions libertaires des mouvements anarchistes animés, à cette époque, par Ricardo Florès Magon.
Lors de la déclaration de guerre en 1939, il s’installe avec sa famille à Casablanca où il reste huit ans avant de retourner en France en 1947.
Ce sont les dessins orientalistes de l’artiste qui plaisent le plus aux collectionneurs du monde, avec des prix très importants. En 2014, par exemple, un dessin rehaussé de gouache, intitulé « Femme au bain » s’est vendu pour la somme de 20 000 euros.


Lors de son séjour marocain, il visite plusieurs villes et les dessine. L’année de son installation au Maroc, il commence d’ailleurs par Mazagan (El Jadida) qui figure dans quatre ou cinq de ses œuvres rapportant des informations sur la situation sociale de l’époque. Son dessin, par exemple, intitulé « Les prisonniers sur la plage Mazagan », réalisé en 1940, représente des prisonniers marocains qui nettoient la plage sous la garde de vigiles également marocains. Cette œuvre nous informe aujourd’hui que les prisonniers, certainement pour de courtes durées, étaient employés dans des actions d’intérêt général.
D’autres dessins s’inscrivent dans le même style et la même tendance : celle de restituer la réalité locale. Il s’agit de « Sur la route Mazagan » réalisé en 1939, dessin au crayon et rehaut d’aquarelle, signé en bas à gauche, avec date, puis « Marchand de figues de barbarie à Mazagan » dessin au crayon et couleurs. Cette activité est d’ailleurs toujours pratiquée non seulement à El Jadida mais partout au Maroc. Son autre dessin fait à Mazagan est également réalisé en 1939. Il est tout simplement intitulé « Mazagan », montrant un paysage presque dénué, dessiné au crayon.
Jmahrim()yahoo.fr

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