Chaque année, des milliers de touristes optent pour El Jadida comme destination de choix car très appréciée pour son climat, pour la beauté de ses plages, pour ses richesses naturelles, mais aussi pour la diversité de ses monuments et de son patrimoine architectural.
Cependant, tout bâtiment, quel qu’il soit, subit nécessairement les effets du temps, s’il n’est pas régulièrement entretenu.
Malheureusement, le moins qu’on puisse dire c’est qu’à El Jadida, le patrimoine architectural est totalement délaissé, si bien qu’on constate que certains bâtiments, pour quelque raison que ce soit, menacent ruine et ont grand besoin d’être restaurés pour leur préservation.
Si l’on retient la définition un peu simpliste de la maintenance comme étant l’ensemble des opérations permettant de maintenir l’ouvrage en condition de fonctionnement, on se retrouve face à un large éventail d’actions qui concourent au même objectif qui n’est autre que la pérennisation du patrimoine. Ce qui fait, hélas, défaut dans notre ville.
En effet, un détour par la corniche de la ville et tout ce délaissement est dévoilé et constaté à vue d’œil, à travers le bâtiment délabré de l’ancien « Bureau Arabe », devenu depuis quelques années « le Musée des anciens combattants », et celui de l’ancien commissariat avoisinant, laissé à l’abandon… Et les exemples ne manquent pas, tels que l’hôtel Marhaba, ou l’immeuble Cohen qui représentent des patrimoines architecturaux uniques en leur genre. Même la cité portugaise qui est classée comme patrimoine mondial n’échappe pas à ce « laisser-aller », dont les autorités ne semblent nullement se préoccuper.
Il faut noter également, et avec beaucoup d’amertume, l’état d’abandon dans lequel se trouvent ces horloges qui semblent avoir figé le temps depuis des décennies, sans que tous ces conseils communaux qui se sont succédé n’aient pu remuer le petit doigt pour les remettre en marche. Pourtant, aussi bien l’horloge du « Bureau Arabe » que celle de la poste et de la Commune (pour ne citer que celles-là) ont bel et bien marqué le temps (sans jeu de mots) et la mémoire des jdidis et sont partie intégrante de leur passé et leur histoire. A croire qu’il n’existe aucun horloger à El Jadida (ou ailleurs) en mesure de les réparer et tenter de leur faire rattraper tout ce temps perdu.
N’est-il pas du devoir des autorités locales d’entretenir le patrimoine de la ville et de valoriser l’identité culturelle à travers la restauration et la structuration de ces bâtiments et ces sites qui représentent un pan de l’histoire de la ville ?
Khadija Choukaili