Deauville plage, grandeur et décadence…

Durant la présence française au Maroc, une petite plaque publicitaire était diffusée pour vanter la beauté de Mazagan et de sa belle plage, unique au Maroc, avec ses trois kilomètres de sable fin et doré, où viennent se briser doucement les vagues de l’Atlantique, sa douce brise du soir et son air marin iodé et vivifiant .
Tous ceux qui l’ont visitée sont tombés sous son charme. Cette beauté et cette distinction naturelle lui ont valu d’être surnommée le Deauville marocain par le Maréchal Lyautey. Et ce n’est pas fortuitement que la première campagne  » plages propres » y a vu le jour en 1999, initiée par SAR la princesse Lalla Hasna.

Par cette action, la fondation Mohammed VI avait honoré cette belle plage en souvenir des visites effectuées à plusieurs reprises par la famille royale .
Mais hélas! Aujourd’hui, cette belle cité qui avait été primée plusieurs fois durant les années 70/80 comme étant la ville la plus propre du pays, sous l’exercice de gestionnaires consciencieux et responsables, est maintenant en train de sombrer dans la médiocrité et la hideur et d’agoniser à petit feu, car, tombée entre des bras cassés, qui la considèrent telle une poule aux oeufs d’or , qui ne sont autres que les gestionnaires municipaux qui se sont succédé à la tête de son conseil communal et qui se sont complètement désintéressés de son avenir et celui de sa belle plage.

Elle n’a pas eu l’honneur de voir le pavillon bleu flotter au dessus de son sable, qui n’est plus fin et doré comme par le passé, mais il est devenu noir et plein de déchets de plastique et d’autres déjections.

Ses vagues ne sont plus aussi limpides, mais elles ont changé de couleur en raison des déversements toxiques des unités industrielles avoisinantes.

Les cabines de la plage chargées de nostalgie pour de nombreux jdidis ont été sacrifiées sur l’autel de l’ignorance et remplacées par un mur hideux et sans âme, au lieu d’être exploitées pour décongestionner la plage des parasols et des draps fixés dessus qui forment un spectacle des plus laids digne d’un moussem ou d’un souk rural.

Leur location aurait généré des rentrées d’argent utiles pour engager des gardiens pour la surveillance des lieux et d’autres aménagements aussi .

Bien que la compagne « b7ar blaplastic » ait eu un certain résultat, il existe toujours des récalcitrants qui jettent des ordures er des bouteilles de plastique sur le sable, utilisées pour se doucher ou se rincer les pieds .

Il existe certes des douches et des toilettes, mais elles sont payantes. Et là on ne peut s’empêcher de comparer cette plage avec celles des villes du nord, Mdiq et Martil notamment, où il existe des douches et des toilettes gratuites fonctionnant à l’énergie solaire.

A côté de ses douches, il existe des fontaines ou des robinets pour se laver les pieds avant de quitter la plage. Un autre point qui est tout à l’honneur de ces plages, ce sont les engins balayeurs qui ramassent tous les déchets secs et en même temps criblent le sable sur place.

A El jadida, il n’existe nullement ce genre de matériel, et le sable plein d’ordures de toutes sortes est trainé jusqu’au mur mitoyen du port, où il est déposé en un grand tas.
Ce n’est ni plus ni moins que du travail bâclé . Les premièrs flux et reflux de la marée vont entraîner avec eux toutes les saletés vers la mer et qui seront ensuite redéposées sur le sable.

Pourquoi n’imitons-nous pas ces gens du Nord que nous admirons tellement, pour être à notre tour admirés par d’autres?

D’autant plus que notre région compte aussi parmi les plus belles du pays ,avec toutes les ressources qu’elle recèle, sa cité portugaise, les immenses étendues de plages qui l’entourent.

Pourquoi les gestionnaires de la chose publique ne lui accordent-ils pas l’intérêt qu’elle mérite?

Mais malheureusement, El Jadida est à l’agonie, dans une indifférence pour le moins qu’on puisse dire inexplicable

Notre ville mérite beaucoup mieux que ça.

Par: Khadija Benerhziel

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