Récemment deux jeunes architectes, issues d’El Jadida, viennent de soutenir leurs mémoires de sortie à l’École Nationale d’Architecture de Rabat. Leurs travaux innovants furent consacrés à des projets ambitieux quelles avaient imaginés pour leur ville. Soukaina Ouchala a étudié le « Renouvellement urbain sur site à valeur patrimoniale, Cas du centre historique d’El Jadida », alors que Rim Essebbah s’est penchée sur « La revitalisation de l’identité d’une ville côtière à travers son patrimoine, le cas d’El Jadida ». Ces deux jeunes diplômées ont travaillé sur des projets ambitieux qui démontrent, si besoin est, l’intérêt d’une partie de la jeunesse marocaine pour faire évoluer l’environnement de leur cité.
Comme je l’ai déjà évoqué dans une précédente chronique intitulée : « D’El Jadida à Boulaouane, le chagrin d’un pèlerin », publiée sur ce site le 14 septembre 2024, El Jadida et sa province regorgent d’atouts naturels et géographiques importants. Elle est d’ailleurs, et dans toute son histoire, considérée parmi les plus riches régions du Royaume. Le visiteur national ou étranger, aura l’embarras du choix entre mer, plages, petite forêt, cité portugaise, ancienne médina d’Azemmour, port, falaise de Jorf Lasfar, tazotas des Chaibates, Kasbah de Boulaouane, méandre de l’Oum-Er-Rébia, haras et autres richesses immatérielles : héritage culinaire, musique traditionnelle, élevage équin, art de la fauconnerie, etc. Mais là où le bât blesse c’est qu’il s’agit hélas de trésors mal exploités, sinon, dans certains cas, totalement délaissés.
Mais soyons réalistes : le tourisme ne peut se développer à partir de rien. Le réalisme impose de dire que si les traces du passé ne sont pas rénovées, entretenues et respectées il ny aura plus rien à mettre en valeur dans le cadre des projets touristiques et culturels préconisées par ces jeunes architectes et bien d’autres encore.
Concernant El Jadida, les touristes, et les habitants de la ville doivent pouvoir visiter une cité portugaise réhabilitée, dont la citerne est accessible, dont l’histoire est bien présentée, et dont les anciens bâtiments rénovés. Une ville disposant de rues propres, de fontaines qui marchent, d’un théâtre dynamique et d’espaces verts propices au repos du corps et de l’esprit.
Il est important aussi de constater que les instances régionales en charge du tourisme ainsi que les opérateurs touristiques importants à El Jadida et sa région ne s’ouvrent pas sur les historiens locaux. En effet, ceux-ci militent, avec leurs propres moyens et leur connaissance du territoire, pour faire connaître les potentialités de la région dans le but, entre autres, de fournir de la matière historique et patrimoniale pour développer des itinéraires de visite, des parcours de découverte, des notices touristiques, des guides et de créer ainsi des envies de visites.
Jmahrim()yahoo.fr