Professeur émérite de l’université Chouaib Doukkali à El Jadida, et ancien secrétaire général de la section locale de l’Union des Écrivains du Maroc, le professeur Abdelmjid Noussi avait participé aux élections de 1997 et était élu dans la circonscription numéro 6 englobant les quartiers de derb Ksikssou, le lotissement El-Fath et le haut de derb Ghalef.
Sa participation à la gestion communale s’étendit de 1997 à 2003, lors du mandat présidé par Ahmed Fayçal El-Kadiri du parti RNI. Le conseil était alors composé de 35 membres dont trois élus représentaient l’opposition à savoir : Abdelmjid Noussi pour l’USFP, Khalil Berrezouk et Abdelmajid Bouchebka. Comme tout conseil municipal, les membres avaient des profils différents et des tendances politiques différentes. Certains étaient médecins, avocats, hommes d’affaires, fonctionnaires et enseignants, mais d’autres étaient de simples employés ou même sans emploi. C’était le résultat des urnes.
À cette époque, Fayçal El-Kadiri s’était porté candidat aux élections communales dans sa ville natale dans le but affiché pendant la campagne « du retour d’un enfant du pays pour prémunir sa ville de la léthargie ». Fayçal s’était également porté candidat aux élections législatives et avait obtenu un siège au parlement pour le même mandat.
Dans ledit conseil, Jamal Benrabiaa (du parti de l’Istiqlal) avait été élu premier vice-président et Abdellatif Ettoumi deuxième vice-président. Résidant entre El Jadida et Casablanca, Fayçal El-Kadiri avait donné une délégation de pouvoirs à Abdeljabbar Bouhelal (4e vice-président), pour s’occuper de la gestion des affaires quotidiennes de la municipalité, des demandes des citoyens et de la gestion du courrier entrant et sortant. Il avait aussi la charge de la voirie et des commissions culturelle et sportive. À la longue, cette situation avait engendré quelques malentendus avec certains membres du conseil. Mais ces divergences de points de vue étaient normales dans la vie d’un conseil.
La désignation du juriste Abderrahim Foukahi comme conseiller juridique au sein du Conseil créa, au début, un léger désaccord. Abdelmjid Noussi explique que cela fut réglé par le fait qu’il s’agissait du conseiller du président du Conseil municipal en sa qualité de chef d’administration. Par la suite, ce problème fut définitivement résolu lorsque le président reçut un courrier officiel mettant le professeur Foukahi à la disposition du président du Conseil.
Les attentes de la population étaient énormes, mais les possibilités financières manquaient cruellement. Le budget de fonctionnement engloutissait une part importante des moyens financiers de la municipalité, à hauteur de 52 %, ce qui ne laissait pas une bonne marge à l’investissement.
Selon Abdelmjid Noussi, des problèmes assez sérieux avaient émergé en plein mandat tel que : le problème écologique créé par la société de levure Somadir installée dans la zone industrielle. Celle-ci déversait les déchets en direction de l’entrée de la ville. Un autre problème : la dégradation de l’état des avenues et des rues. Il y eut effectivement un aménagement général du réseau routier de la cité mais son financement ne pouvait se faire que sur la base d’un crédit conséquent fourni par le Fonds d’Équipement Communal.
Abdelmjid Noussi précise que ce Conseil communal avait hérité aussi des problèmes du passé qu’il devait résoudre dans le cadre de la continuité du service public. Ce fut ainsi que « le Conseil de Fayçal El-Kadiri, dont j’étais membre, avait résolu certains problèmes épineux d’une façon définitive ou partielle. Le premier concernait le projet de la zone 3 de la ville. Il s’agissait d’une superficie de 400 hectares d’aspect agricole qui fut intégrée au plan d’aménagement de 1993. Ce projet fut longuement traité avec les parties concernées. Le deuxième avait trait à la pléthore du personnel du nettoyage urbain. Ce problème fut débattu lors de la session du 29 octobre 1998. On constata que sur 300 ouvriers inscrits il n’y avait effectivement sur le terrain que 118. Le troisième point concernait le grand quartier urbain de Hay Assalam. Ce projet, à l’époque, connaissait un sérieux blocage du fait du retard dans la réalisation du collecteur d’assainissement. Pour débloquer la situation, une solution provisoire fut appliquée dans l’attente de la fin des travaux. Le quatrième point concernait les inondations dues au débordement de l’oued Felfel notamment en 1997 et qui avaient touché, par exemple, la faculté des sciences construite sur le lit de l’oued. Avec l’aide de plusieurs instances, une étude était mise sur pied. Elle prévoyait la construction de plusieurs ouvrages de franchissement du canal, en particulier au niveau de la voie ferrée, des routes et des pistes, et la construction d’un ouvrage de dérivation de Dayat El Fahs. L’étude recommandait aussi de surélever le seuil de la daya ainsi que le curage des chenaux. Cette dernière prestation était mise à la charge de l’Office régional de mise en valeur agricole de Doukkala ».
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Chronique de Mustapha Jmahri : Abdelmjid Noussi, une expérience communale au service d’El-Jadida
