Depuis son inauguration, le jardin de Kodiat Ben Driss n’a jamais vraiment fleuri. À l’image de nombreux projets impulsés par nos conseils communaux successifs, il a sombré dans la négligence, devenant plus un symbole d’abandon que de verdure.
Un bref sursaut d’intérêt s’était manifesté à l’approche d’une visite royale. L’on murmurait même que la prière du vendredi pourrait être célébrée dans la mosquée voisine, ce qui avait suffi à mettre en branle quelques velléités d’embellissement. Mais la visite fut annulée, et avec elle, toute volonté de redonner vie au lieu. Le jardin fut de nouveau relégué aux oubliettes… ou plutôt, aux calendes grecques. L’aménagement du parking à coté aussi
Aujourd’hui, un nouveau souffle semble agiter les hautes sphères. À l’approche de la Coupe du Monde, des instructions auraient été données pour faire de cet événement un tremplin de développement pour toutes les villes du Royaume. El Jadida a donc une carte précieuse à jouer. Mais cette opportunité, si elle est gâchée, pourrait marquer un tournant irréversible pour une ville déjà affaiblie par des décennies de mauvaise gouvernance.
Ce matin, le jardin de Kodiat Ben Driss, tristement célèbre pour être devenu un refuge nocturne pour marginaux et toxicomanes, est en pleine transformation. Les arbres morts sont arrachés, de nouveaux spécimens attendent d’être plantés, et bientôt, des bancs, des fleurs et du gazon devraient orner l’espace. S’il est bien entretenu, ce lieu pourrait devenir un véritable havre de paix pour les étudiants, les familles et tous ceux en quête d’un peu de verdure.
Reste à espérer que les travaux ne soient pas bâclés et que les budgets ne soient pas détournés, comme ce fut trop souvent le cas.
Le jardin mérite mieux. El Jadida aussi.
Abdellah Hanbali



