Ce qui devait être un simple plongeon s’est transformé en tragédie. La Chambre criminelle de première instance près la Cour d’appel d’El Jadida vient de condamner, un jeune homme à douze ans de prison ferme pour avoir causé la mort du jeune Moussa, 16 ans, lors d’un dramatique accident survenu au mole.
Un été, un geste, une vie brisée. L’affaire remonte à l’été 2025 : dans un élan de témérité, le jeune condamné avait sauté du haut des rochers, sans mesurer la portée de son acte. Son corps a percuté celui de Moussa, alors en train de nager paisiblement. Le choc fut terrible : fracture au niveau du cou, évacuation d’urgence vers Casablanca, puis le silence tragique de la mort.
Le tribunal a retenu contre le prévenu les coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Témoignages, rapports médicaux et constats de police ont tous convergé vers une même conclusion : l’inconscience a tué.
Mais au-delà du verdict, ce drame met crûment en lumière un mal qui gangrène notre jeunesse : l’irresponsabilité et la recherche du frisson à tout prix. Une seconde d’euphorie, un geste mal calculé, et voilà des vies fauchées, des familles anéanties, et des jeunes qui troquent la liberté contre les barreaux d’une cellule.
Autrefois espace de détente et de baignade, le mole ( L’moune) s’est transformée en piège mortel où se multiplient les comportements téméraires. Ce n’est plus seulement la mer qu’il faut craindre, mais l’inconscience de certains qui confondent bravoure et folie.
Le cas de Moussa, jeune garçon apprécié pour sa douceur et sa conduite exemplaire à Sid’Daoui, restera comme un rappel douloureux : il suffit d’un instant d’imprudence pour que le plaisir tourne au cauchemar. Et le prix à payer, lui, se compte désormais en années de prison et en vies brisées.
Abdellah Hanbali


