La rencontre entre les anciens joueurs du Difaâ et M. le Gouverneur avait tout d’un rendez-vous officiel, mais c’est pourtant un tout autre esprit qui s’en est dégagé. Conviviale, détendue, presque familiale, cette réunion a laissé place à des échanges chaleureux, ponctués de rires, d’applaudissements et d’une attention sincère aux idées et souvenirs évoqués.
Mais un moment, en particulier, a suspendu le temps. C’est lorsque Mohammed Hassani a pris la parole pour présenter le programme d’activités de l’année, imaginé par l’association des anciens joueurs , avec à sa tête, son président Mustapha Ait Jork, un silence respectueux a gagné l’assistance. Tous les regards étaient tournés vers cet homme qui a incarné, avec une fidélité rare, l’âme du Difaâ. Un homme qui n’a connu qu’un seul maillot tout au long de sa carrière, un fait quasi improbable à l’heure du football moderne, rythmé par les transferts.
Cette fidélité, cette constance, ce lien tissé au fil des années avec le public ont fait de lui bien plus qu’un simple joueur : une légende vivante. Une mémoire. Un pont entre les générations. Car pour beaucoup, ces années-là représentent un âge d’or, où l’engagement, la passion et l’identité du club se vivaient avec intensité.
Sur le terrain, Hassani, en tant qu’arrière central, était une muraille. À ses côtés, son frère Jilali, un autre pilier du milieu de la défense , formaient un duo redoutable. Hors du terrain, Mohammed Hassani impressionne toujours par sa discrétion, sa courtoisie et sa grande culture. Un homme entier, respecté autant pour son jeu que pour sa posture humaine.
Et ce jour-là, en s’adressant à M. le Gouverneur, c’est toute cette histoire, cette charge émotionnelle, ces souvenirs de gloire, de sueur et de solidarité qui ont refait surface. Une vague de nostalgie a envahi la salle, touchant aussi bien le plus jeune des anciens, peut-être Saâsaâ, que le doyen, le respecté Haj Abdellatif Hiadmi.
Tous se sont regardés. Et tous ont pensé la même chose… »Mon Dieu, c’était juste hier. »
Abdellah Hanbl
