Témoignage accablant d’un citoyen marocain : quand les cliniques privées privilégient l’argent à la santé.
Récemment, ma femme a vécu ce que je qualifierais d’une épreuve indigne d’un système de santé digne de ce nom. Transportée en ambulance, allongée sur une civière, elle souffrait de complications sévères liées à une arthrose avancée. Notre destination : une clinique du groupe AKDITAL, supposée lui offrir des soins rapides et adaptés.
À notre arrivée, c’est un mur que nous avons trouvé : aucune prise en charge médicale sans paiement immédiat. Peu importait la gravité de l’état de santé, ou même notre statut de mutualiste. Deux choix nous ont été brutalement proposés :
- Payer immédiatement l’intégralité des frais et ensuite « se débrouiller » pour obtenir un éventuel remboursement auprès de la mutuelle.
- Laisser le patient hospitalisé au moins trois jours, le temps pour AKDITAL de « traiter » la prise en charge mutuelle, avec l’obligation pour la famille de s’engager à régler toute différence… sans qu’aucune estimation claire ne soit donnée.
Face à l’urgence, nous avons choisi la première option. Résultat : après une seule journée de présence, 4 175,30 dirhams ont été facturés pour un IRM et quelques analyses sanguines. Aucun traitement concret, aucun soulagement, aucune amélioration notable de son état.
Pire encore, l’état de ma femme ne cessant d’empirer, nous avons décidé de la transférer en urgence vers son pays de résidence à l’étranger. Là-bas, prise en charge immédiate, sans condition financière préalable. Un simple écho-Doppler a suffi pour diagnostiquer un épanchement synovial et une inflammation. Un traitement simple – repos et anti-inflammatoires adaptés – lui a permis de retrouver progressivement la santé. Le médecin étranger s’est même montré alarmé par l’anticoagulant prescrit à la clinique AKDITAL, qui aurait pu aggraver dangereusement son état.
Cette expérience soulève une question essentielle : dans quelle société vivons-nous, si accéder aux soins est conditionné par la capacité de paiement immédiat, même en cas d’urgence vitale ?
Un message clair à AKDITAL et à toutes les cliniques privées fonctionnant ainsi : la santé n’est pas une marchandise. Nous sommes avant tout des êtres humains, pas des portefeuilles sur pattes.
À bon entendeur