Depuis plusieurs mois, El Jadida fait face à une recrudescence alarmante des actes de criminalité. Ce qui était autrefois une ville calme, prisée pour son ambiance balnéaire et sa douceur de vivre, semble aujourd’hui en proie à une insécurité grandissante.
Vols à l’arrachée, cambriolages, agressions à l’arme blanche, voire homicides : les faits divers se multiplient à un rythme inquiétant. Les réseaux sociaux regorgent de témoignages de citoyens choqués, relayant des scènes parfois violentes captées par des caméras de surveillance ou racontées par les victimes elles-mêmes. Il est devenu courant de se réveiller chaque matin sur des images de voitures vandalisées, de criminels armés de couteaux terrorisant les passants, ou de bandes semant le chaos dans les quartiers en toute impunité, voire d’agressions directes contre les forces de l’ordre…
Il y a quelques jours, la rue Ibn Khaldoun ( rue Molière) a été le théâtre d’un grave acte criminel, lorsqu’un citoyen a été violemment agressé lors d’une tentative de vol à l’arrachée, menée par deux délinquants. L’attaque, d’une extrême brutalité, a causé de sérieuses blessures à la victime, avec fracture des dents et des contusions au niveau de la tête, en plus d’avoir été traînée au sol et violemment frappée. N’ayant trouvé aucun argent sur lui, les agresseurs se sont emparés de sa carte bancaire et ont tenté de lui en soutirer le code dans le but de retirer de l’argent à un guichet automatique. Plus récemment encore, un marchand d’avocats a succombé à ses blessures suite a une dispute avec un marchand ambulant, dispute liée à un différend autour du commerce de fruits. Elle aurait dégénéré en agression physique violente, au cours de laquelle la victime aurait reçu un coup de bâton violent à la tête, provoquant une hémorragie interne grave.
Le sentiment d’insécurité gagne l’ensemble des quartiers, du centre-ville aux périphéries, et touche toutes les catégories sociales.
Les causes de cette dégradation semblent multiples : manque d’effectifs policiers visibles sur le terrain, éclairage public défectueux dans plusieurs zones, prolifération de la consommation de drogues dures (Karkoubi et autres…), et surtout un malaise social profond, alimenté par le chômage et le décrochage scolaire.
Face à cette situation, les appels à l’action se multiplient. Les habitants réclament un renforcement des patrouilles, une politique de prévention plus ferme, mais aussi des actions sociales ciblées pour lutter contre la marginalisation des jeunes…
La réputation d’El Jadida est en jeu. Car si la ville veut continuer à attirer visiteurs, investisseurs et familles, elle devra rapidement restaurer un climat de confiance. L’insécurité ne peut devenir une norme. Une mobilisation collective s’impose, avant que la situation ne se détériore davantage, car El Jadida mérite mieux, et il est encore temps de lui redonner le calme et la fierté qu’elle mérite. Il est urgent de renforcer la présence des forces de l’ordre, de recréer les liens sociaux jadis très présents, car la sécurité, c’est aussi une question de dignité, d’éducation, et d’écoute…
Khadija Benerhziel
El Jadida : une montée de l’insécurité qui inquiète les habitants et ternit encore plus l’image de la ville…
