El Jadida : De grands projets inachevés qui demeurent une véritable énigme

Inutile de relater encore une fois la situation catastrophique environnementale qui sévit à El Jadida depuis plusieurs années et qui dénote d’un laisser-aller de la part des autorités locales. Beaucoup d’encre a coulé pour dénoncer cet état des choses qui nuit à l’image de cette ville qui se ruralise de plus en plus.
Il faut se rendre à l’évidence et se convaincre que rien ne se fait normalement dans ce « Deauville » dont plus rien ne subsiste. Que de projets ont été lancés depuis des années et qui n’ont pas encore vu le jour !
Il faut reconnaitre qu’à force de les voir, les habitants s’y sont habitués, car vu la présence des chantiers (pour certains), ils font malheureusement partie intégrante du décor et leur vue ne dérange plus.
Une situation qui prouve l’absence d’une vision globale et futuriste des priorités de la ville, ajoutée à la gestion lamentable de la chose publique. Sans oublier l’absence d’une stratégie cohérente qui romprait avec les mauvaises habitudes du passé, mais qui prouve, si besoin est, à quel point la reddition des comptes reste un processus perçu comme une mesure incitative. Une mesure qui ne va pas plus loin que le fait de s’assurer que l’exécution des projets a, plus ou moins, été réalisée, sans le moindre souci relatif à sa qualité, ni à sa bonne gestion, et encore moins à son coût réel.
Pour ne citer que ces projets qui ont fait couler beaucoup d’encre et dont la réalisation est toujours attendue avec une grande impatience par la population, le fameux projet d’un grand impact sur le plan économique est celui de la délocalisation du marché de gros des fruits et légumes, qui s’étendait initialement sur une superficie de 10 hectares, avant d’être amputé de sept hectares qui ont été « sacrifiés » pour la réalisation de l’hôpital provincial Mohammed V, certes, d’utilité publique, mais qui a grandement altéré les activités commerciales du marché de gros qui, d’une enceinte structurée, s’est transformée en un souk où l’anarchie règne en maitre mot.
Se peut-il qu’au 21ème siècle on puisse trouver un hôpital, provincial de surcroît, à proximité d’un marché de gros ?
Une situation qui perdure depuis une dizaine d’années sans qu’aucune issue ne semble pointer à l’horizon, bien que les autorités continuent à envisager la délocalisation de ce marché, après tant d’années, vers le nouveau marché, fin prêt à My Abdellah.
Si au moins les autorités pouvaient informer les citoyens des problèmes (s’ils existent) qui entravent le transfert de ce marché de gros qui a fait couler beaucoup d’encre et qui continue à soulever bon nombre de questionnements.
Quant au projet de la gare routière dont le lancement des travaux avait eu lieu le 9 janvier 2019, et qui devait être livré en juin 2020, conformément aux termes du marché qui stipulait que le délai d’exécution était fixé à 18 mois, il continue à constituer une énigme, puisque tout semble fin prêt pour qu’il soit fonctionnel, mais l’annonce de son ouverture, qui avait été faite par les autorités avant l’aménagement des voies qui y mènent, tarde à venir. En attendant, le décongestionnement du centre-ville qui connait un encombrement sans précédent devra encore attendre. Selon certains, le retard accusé serait dû à certains vices de procédure dans la réalisation du projet (???). Mais est-il possible que ces manquements ou dérèglements ou omissions ne soient constatés qu’à la fin de la réalisation du projet ?
Quant à l’état lamentables des abattoirs de la ville, il est totalement impensable de concevoir toute l’insalubrité qui règne dans ces lieux où sont abattus quotidiennement des bovins et ovins destinés à la consommation. Un autre projet de délocalisation vers My Smail dont on n’entend plus parler.
Pour ne citer que ces exemples, on ne peut qu’être déconcerté par l’ampleur des «dégâts» financiers qui résultent de l’inachèvement de ces projets qui ont nécessité des budgets colossaux pour leur réalisation, mais qui n’ont contribué en rien au développement de la ville.
Et le citoyen demeure impuissant devant la dégradation continue de cette belle cité, en constatant l’absence totale d’une vision globale pour la gestion des deniers publics. Sans parler du non-respect des délais d’exécution de ces projets qui tardent à voir le jour.
Impossible de soulever ces sujets sans aborder l’éventuel manque à gagner causé par ces retards. Des retards qui ont un coût aussi bien financier qu’organisationnel qui se traduit par l’anarchie et l’encombrement que connaissent ces sites.
A bon entendeur… Salut !!!
( Notre Photo Montre l’état de l’actuel marché de gros d’El- Jadida).

Khadija Chiukaili

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