El Jadida-toilettes publiques : Et le calvaire continue … et dire que le Maroc s’apprête à organiser la coupe du monde en 2030

Inutile de continuer à se cacher la face car nous avons un réel problème avec l’hygiène d’une manière générale, et avec les toilettes publiques, plus spécifiquement. Il semblerait que tous ces slogans relatifs à l’hygiène qu’on ne cesse de nous servir à longueur d’année, nous soûlent au lieu de nous procurer une solution tangible en mesure de nous soulager – c’est le cas de le dire – avec l’aménagement de toilettes publiques.

Le problème est certes gravissime puisqu’on continue à tenter de trouver des solutions à une situation qui devrait aller de soi, surtout en ce 21ème siècle où l’embarrassante absence des toilettes publiques contraint les habitants à se soulager dans celles des cafés ou restaurants. Ces derniers reprochent aux autorités locales leur indifférence par rapport à cette question récurrente qui affecte gravement, et en premier lieu, le tourisme interne.

On ne cesse de nous taguer avec des semblants de réaménagements à longueur d’année. On tente de réformer, on lance des chantiers, on renouvelle le matériel et outillages. Bref, tout ce qui constitue un quelconque prétexte pour sortir les deniers publics. Mais on ne fait jamais allusion à ces fameuses toilettes qui sont si indispensables pour soulager un besoin naturel.

Et dire que le Maroc s’apprête à organiser cet évènement grandiose de la coupe du monde. Certes, les préparatifs sont à pied d‘œuvre pour que l’infrastructure soit à la hauteur de cet évènement. Certes, les autoroutes, les gares, les stades sont en phase d’aménagement pour accueillir tous ces staffs de sportifs et tous les visiteurs qui se donneront la peine de venir soutenir leurs équipes favorites, mais aussi et surtout pour découvrir ce pays « phare » qui les a tant émerveillés lors du Mondial du Qatar.

Certes, tout a été pensé de manière rigoureuse. Mais les autorités de notre chère ville sont encore loin de penser à intégrer cette infrastructure de base, si importante, dans leur plan d’aménagement, même si El Jadida a toujours eu cette étiquette de ville touristique.

Doit-on rappeler que le manque de toilettes publiques contribue à la pollution de l’environnement ? Les autorités locales gagneraient à suivre l’exemple de nombreuses villes européennes qui sont équipées de toilettes publiques et d’infrastructures sanitaires modernes.

L’organisation du mondial implique, sans nul doute, le développement du tourisme. Certes, aussi bien les équipes, les staffs sportifs que les visiteurs venus des quatre coins du globe viennent également pour découvrir notre beau pays. Et même si les matchs ne se joueront pas à El Jadida, sa proximité de Casablanca, ainsi que certains de ses infrastructures hôtelières connues mondialement, feront d’elle une destination à découvrir. Et c’est dans ce contexte qu’il s’avère incontournable de doter la ville d’infrastructures sanitaires publiques à la hauteur de cet évènement qui attirera des touristes nationaux et internationaux.
De toute évidence, les toilettes publiques sont un lieu crucial pour les citoyens, qui doivent, quand ils quittent leur domicile pour vaquer à leurs occupations, trouver cet espace, à proximité, pour soulager un besoin urgent qui peut se déclencher à n’importe quel moment.
Il est déconcertant et même révoltant de constater le calvaire que vivent certaines personnes, quand ce besoin naturel se fait ressentir une fois dehors et dans une ville où cette embarrassante absence devient plus qu’incommodante.

On se soulage d’abord… n’importe où, urgence oblige, et dans ce cas, l’idée de la propreté de la ville n’effleure même l’esprit.

La question qui tarauderait plus d’un est de comprendre pourquoi a-t-on démoli les toilettes publiques qui existaient au temps du protectorat ? Comment peut-on imaginer développer et réaménager une ville sans penser à cette infrastructure indispensable ? C’est tout comme construire une maison sans sanitaire.

La commune dépense chaque année un budget colossal dans des semblants de réaménagements de chaussées, de trottoirs, de ronds-points… toujours mal foutus, pour tenter une apparence de réforme, en lançant des chantiers interminables. Bref, on pense à certains réaménagements, mais jamais à ces fameuses toilettes qui sont si indispensables pour soulager un besoin naturel.
Avec la situation de crise de la propreté et du nettoyage non assuré convenablement et régulièrement par la société délégataire, aux odeurs nauséabondes provenant de la fermentation des déchets ménagers, s’ajoute celle qui se dégage des murs arrosés par ceux qui n’ont pas pu se retenir et qui ont fini par se soulager là où ils ont pu.
Tous les jdidis ont déjà vécu, ne serait-ce qu’une fois, cette terrible situation de ne trouver aucun endroit décent en mesure de leur offrir ce « luxe » de pouvoir vider leur vessie.
Où que l’on soit, au marché, les administrations, les stades ou simplement dans la rue, avoir soudainement cette envie naturelle et trouver des sanitaires relève d’une mission impossible.
Il faut souligner, que le 6ème point des Objectifs de Développement Durable (ODD) recommande la construction et l’installation de toilettes publiques. Mais les responsables de la gestion de notre ville semblent être loin de se pencher sur la finalité de ces objectifs.

Malheureusement, chez nous, on fait fi de toutes ces conventions et ces recommandations qu’on a vite fait de ratifier, par obligation sans doute, demeurent toujours non appliquées.

Puis on ose miser sur le secteur touristique et nous taguer de ces slogans sur la ville d’El Jadida comme étant une ville touristique, sans penser que ces étrangers, venus d’ailleurs, et comptant parmi eux bon nombre de seniors, souhaiteraient trouver leurs aises pendant leur balade et découvertes de notre ville, mais sont toujours confrontés à cette absence de sanitaires publics.

Il faut souligner que jusque-là, aucun conseil communal n’a encore osé soulever ce problème pour y trouver une solution, le sujet étant probablement tabou pour oser le poser comme priorité dans un quelconque plan d’aménagement de la ville. Ce serait peut-être une priorité pour les autorités de se pencher sur ce sujet, vu que l’organisation du mondial qui approche à grand pas, en serait l’ultime occasion.
A bon entendeur …

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