La gendarmerie d’Azemmour a annoncé, ce week-end, avoir déjoué une nouvelle tentative d’immigration clandestine vers l’Europe. Un scénario devenu tristement habituel, impliquant une jeunesse marocaine désabusée, en quête d’un avenir que son pays ne semble plus capable de lui offrir.
Ce drame, récurrent, n’est pas qu’une question de sécurité. C’est d’abord un profond cri de détresse sociale. Ces jeunes, prêts à risquer leur vie sur des embarcations de fortune, ne fuient pas seulement le chômage. Ils fuient un système où le népotisme remplace le mérite, où la corruption gangrène les institutions, et où l’ascenseur social semble définitivement en panne.
Derrière les communiqués rassurants des autorités, une vérité plus dérangeante persiste : celle de l’échec politique. L’échec d’une classe dirigeante incapable de garantir des perspectives aux nouvelles générations, trop souvent abandonnées à elles-mêmes. Dans un Maroc en quête de souffle, l’investissement dans l’humain n’est plus une option, mais une urgence.
Il est temps que les véritables responsables sortent de leur silence. Il est temps de rompre avec la complaisance envers les corrompus et les incompétents qui entravent le développement du pays. À défaut, ce ne sont pas seulement les jeunes qui prendront la mer, mais toute une société qui sombrera dans l’amertume et la perte de confiance.
Par: Abdellah Hanbali
