La ville dEl Jadida et la cité portugaise plus particulièrement a connu jeudi 20 février 2025 une journée mémorable qui restera marquée dans le temps et dans l’histoire culturelle de notre pays.
L’association « Doukkala Mémoire pour la Sauvegarde du Patrimoine », après un long processus de préparation, a organisé sous légide la Province dEl Jadida et avec ses partenaires (la Direction provinciale de la Culture d’El Jadida et Sidi Bennour et l’Université Chouaib Doukkali) le 20e anniversaire de l’inscription de la Cité portugaise de Mazagan au patrimoine mondial de l’Humanité. Cette fête collective qui s’est étalée sur toute la journée a été une réussite totale par son programme scientifique, sa bonne organisation, la mobilisation de son staff, le soutien de la Province d’El Jadida et la forte implication des partenaires administratifs et de la société civile.
L’accueil des invités, les allocutions officielles, les travaux scientifiques, la conférence plénière et la projection du film institutionnel se sont déroulés dans un cadre historique du 16e siècle, le Théâtre de la cité, ancienne église portugaise de l’Assomption : endroit, on ne peut plus idéal, pour célébrer un tel événement.
Sous le thème : « Héritage pour demain, préserver le patrimoine face aux défis du futur », la conférence plénière prononcée par M. André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a été suivie par une salle attentive aux enjeux du patrimoine. Tout en saluant le leadership culturel du Maroc, cette conférence a mis l’accent sur l’importance de notre patrimoine ancestral, non seulement au niveau national mais dans le monde entier. Le conseiller Royal a également souligné la richesse et la diversité du patrimoine marocain, fruit d’un savoir séculaire et a déclaré que : « Sans frilosité et en toute lucidité, le moment est venu pour chacune et chacun d’entre nous de prendre la juste mesure du leadership qui est désormais celui du Maroc au sein de la Communauté des Nations s’agissant de la légitimité de toutes nos diversités incarnées par la sauvegarde inclusive et interactive de nos patrimoines matériel et immatériel ».
Pour sa part, M’hamed Atfaoui, gouverneur de la Province d’El Jadida, a annoncé que dans le cadre du programme de réhabilitation et de mise en valeur des anciennes médinas, initié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, une enveloppe budgétaire de 250 millions de dirhams a été mobilisée pour la restauration de la Cité Portugaise d’El Jadida. Cette réhabilitation concerne les espaces intra-muros et extra-muros afin de rendre à ce patrimoine son cachet authentique.
Dans son allocution, Abdelahad Fassi-Fihri, président de l’Association Doukkala Mémoire pour la Sauvegarde du Patrimoine, a précisé que cette célébration vise à susciter le débat avec l’ensemble des parties et intervenants pour une plus grande synergie des efforts et des moyens susceptibles de préserver le patrimoine et en faire un pilier pour le développement socio-économique du pays.
Les deux tables rondes animées par de prestigieux intellectuels marocains et étrangers (universitaires, architectes, anthropologues et historiens) se sont focalisées successivement sur la cité portugaise, unique en son genre à travers le monde, et sur le patrimoine culturel au regard des contraintes et des perspectives.
Le film institutionnel, produit par Doukkala Mémoire et présenté en début d’après-midi a été aussi une autre occasion de rendre hommage à la cité historique de Mazagan.
Cette rencontre de haut niveau restera à jamais dans les esprits. Elle a permis de susciter un débat fructueux et des discussions sur les défis majeurs qui menacent ce site historique (érosion marine, prolifération de la végétation dans la muraille, absence de circuits touristiques, manque de documentation dédiée au site, dégradation de nombreux édifices, inexploitation de certaines parties de la forteresse, fermeture de la citerne portugaise depuis quatre ans), ainsi que des stratégies à mettre en vigueur pour assurer la valorisation de la cité.
L’un des points primordiaux soulevés lors de cette rencontre a été l’urgence de la mise en place d’un Comité de gestion de la cité portugaise. Cette structure devrait réunir des représentants des secteurs publics et privés ainsi que des acteurs de la société civile afin d’assurer une gestion plus efficace et intégrée du site patrimonial.
Jmahrim()yahoo.fr
