Le temps prend les couleurs du ciel, mesure les activités humaines, régule les humeurs, creuse l’âge sur les visages, tantôt il court, tantôt il ralentit, il enregistre les événements et s’en fait un précieux temoins, il rallonge certaines heures et en raccourcit d’autres, il préoccupe les savants et les philosophes, il se fait autant insulter que louer, il accompagne la croissance et la dégénérescence, il résoud des problèmes et en crée d’autres, il est polysemique, il est dynamique, il est sale, il est beau, il est propice, il est inconvenable, il attend son temps pour changer le temps, et on lui donne son temps pour faire mal ou mieux son oeuvre, il est partout et nulle part, il est dans l’espace, il prend tous les sens, et se fait une place invisible dans les dimensions, il est une grande énigme, comme l’âme, comme l’existence, comme la vie, comme le langage, on le retrouve mêlé à tout ce qu’on touche, à tout ce qu’on voit, à tout ce qu’on fait, mais il nous lâche à notre mort et attend qu’on se réveille, même après des millions d’années, pour nous dire, que son absence n’a duré que quelques jours.
Par El Assad Abdelkrim