Voyage au sein du règne de la saleté, de l’incivilité et du chaos de nos villes.

Une virée dans certaines villes du plus beau pays du monde nous pousse nous ses nationaux à nous poser un bon nombre de questions: quand allons-nous avoir droit à une vie décente digne d’un être humain ?

Quand allons-nous enfin vivre dans la propreté ?

Est-ce notre destin ou est-ce notre fatalité de vivre dans la médiocrité ?

Quand les pouvoirs publics vont-ils comprendre et s’apercevoir que nous les citoyens qui payons les impôts, ne méritons pas un traitement aussi humiliant et dégradant que ça ?

L’islam prône la propreté, alors pourquoi nos attitudes de musulmans ne se reflètent-elles pas sur notre vécu et notre environnement ?

Saleté, incivisme et désordre urbanistique sont les maîtres mots partout .

Nos villes sont de plus en plus sales et laides , et ce n’est guère un secret pour personne puisque cela saute aux yeux. Que ce soit à El jadida, Témara,  Casablanca, Rabat… le panorama est le même.

Les trottoirs, la plupart du temps squattés par les vendeurs à la sauvette, poussent les passants vers la chaussée et si par aventure on trouve un trottoir libre à emprunter alors attention à la galère. Ces espaces publics aménagés pour les passants sont également des espaces conquis de haute lutte par certains commerçants qui en font une seconde vitrine.

Pourtant les trottoirs ne sont à personne, ils appartiennent à tout le monde. C’est la confusion totale.Quand un trottoir n’est pas occupé illégalement, il est soit tout cabossé, soit tout en escaliers, et le pauvre piéton n’a de solution que de marcher sur la chaussée à ses risques et périls.

Que de fois on est frôlés de justesse par des automobilistes fous du volant. Nombreuses également sont ces excavations de différents calibres qui ornent nos rues et ruelles, résultats de matériaux de mauvaise qualité utilisés pour leur aménagement,et  que les premières pluies dénoncent. Elles sont aussi  faites par diverses entreprises chargées de faire passer telle ou telle canalisation, quand ce n’est tout simplement pas le commerçant du coin qui oublie de laisser, sur les lieux, ses détritus en l’état et ce sont alors des trous poussiéreux en été, et des  flaques d’eau boueuse en hiver.Il ne manquent que des canards pour y barboter ou des têtards de grenouilles , faisant maintes victimes chez les personnes handicapées ou mal voyantes.

Dans nos villes il est fortement déconseillé d’avoir sur soi  des papiers ou autre chose  à jeter car on a beau chercher une poubelle où jeter ces déchets, elles n’existent tout simplement pas ou bien défoncées si elles existent..Concernant les toilettes publiques , c’est le manque flagrant, et les rares qui se trouvent sont dans un état d’hygiène déplorable, et donc les rues et artères des villes servent d’urinoirs à ciel ouvert avec tout que ça comporte comme odeurs et microbes.. Sur les bas côtés de certaines routes, ainsi qu’au niveau des espaces verts, qui ont échappé au bétonnage, ce sont des monceaux de bouteilles de plastique vides et d’autres immondices qui jonchent désagréablement le sol.

Dans un autre registre, nos villes manquent cruellement d’harmonie urbanistique. Les constructions jurent par leur laideur et leur hétérogénéité. L’orange dans les peintures des façades avoisine le vert, le rouge, le bleu, le rose, parfois même du violet. Des constructions pavillonnaires jouxtent des immeubles à plusieurs étages sans aucune harmonie d’ensemble. C’est le cas par exemple à Témara qui allait être une ville exemplaire par son jumelage à Aix-les-Bains dans les années 80, avec des espaces verts, des constructions à un seul niveau, des avenues larges et aérées.

Malheureusement, des personnalités influentes de la ville ont fait des mains et des pieds pour que rien ne se fasse comme ça a été prévu dans le schéma directeur établi, et le chaos s’en est ensuivi.

L’édification des garages avec des chambres au dessus avec des fenêtres à barreaux comme des prisons est devenue ainsi la règle générale, la majorité des citoyens ayant un penchant inexpliqué pour le commerce, et rares sont ceux qui profitent de quelques mètres carrés pour en faire un jardin.

De jardins ou espaces verts, point..

Nombreuses aussi sont les constructions inachevées qui par la force du temps font partie intégrante du paysage urbain, le défigurant en plus du non respect des règles censées réglementer l’architecture urbaine, et qui sont  pleines de débris de maçonnerie, d’ordures,  et de déchets divers et servant aussi de refuge à de nombreux clochards.

Et pour couronner toute cette laideur ambiante, s’ajoute l’incivilité citoyenne au quotidien. Avec l’exode rural, les mœurs ont terriblement changé, malheureusement, en mal . La politesse et l’amabilité n’existent presque plus. Le non respect des autres, l’incivilité et le mépris des lois caractérisent le quotidien de la majorité de la population. c’est l’anarchie généralisée , digne du film » apocalypse now »

Khadija Benerhziel

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