Par: Alain Degans
(eljadidascoop)
Un petit sourire en coin : c’est ce que je vois sur votre visage à la lecture du titre de cet article. Pourtant , le sujet est sérieux et a poussé l’ONU, bien tard il est vrai, à décréter une journée mondiale des toilettes en 2013. Celle-ci a lieu chaque 19 novembre, date anniversaire de la création de l’ONG singapourienne l’Organisation Mondiale des Toilettes (WTO). C’est justement Singapour qui a demandé avec insistance le création par l’ONU de cette journée.
C’est que 2,3 milliards d’habitants dans le monde n’ont pas accès à des toilettes et si l’Inde est le pays où la moitié des habitants (600 millions) est privée de toilettes, c’est en Afrique que la pénurie est la plus criante.
Le sujet est sérieux. Faute de WC, les « privés de toilettes » sont obligés de faire leurs besoins dans la nature ce qui est source de pollutions et de diarrhées parfois mortelles, en plus de mettre à mal l’intimité des femmes. Certes, dans les grandes villes dont on constate bien souvent l’absence de toilettes publiques à l’exemple d’El Jadida, les nombreux cafés-restaurants permettent de remédier à cette carence. Pourtant, ça et là, au détour d’une rue, l’odeur suffocante de l’urine, parfois des excréments plus solides, dénotent qu’un vrai problème d’hygiène et de santé existe y compris dans les grands centres urbains. Dans les petits villages, dans les douars reculés, c’est une question de salubrité, de pollution de la nappe phréatique qui a des conséquences que l’on ne soupçonne pas.
Alors, la question vous fait moins sourire ! Et dans le fond, vous vous dites qu’elle est
sérieuse. Vous avez raison et l’ONU qui a décrété cette journée mondiale des toilettes, a rajouté dans les « objectifs du millénaire pour le développement » (2000-2015) comme thématique n° 7, le problème des toilettes. Les « objectifs de développement durable » qui a succédé aux « objectifs du millénaire pour le développement » stipule dans sa « cible » 6,2 : « D’ici à 2030, permettre un accès à un assainissement et à une hygiène convenables et équitables pour tous et mettre un terme à la défécation en plein air, en prêtant une attention particulière aux besoins des femmes, des filles et des personnes vulnérables. »
Si la tendance générale qui s’est manifestée au cours de la deuxième moitié du XXème siècle consistant dans les agglomérations à supprimer les latrines publiques par esprit d’économie pour les deniers publics, une prise de conscience doit se faire jour et inverser cette tendance mortifère. Les économies d’investissements et d’entretien cachant mal le coût des risques sanitaires encourus.