Inauguration en grande fanfare du théâtre en présence de Mme AFIFI (Karima) en présence de l’ex-gouverneur Jamiî, de l’ex- président du conseil, Soujda, de l’ancien ministre de la culture en arrière plan, du président du conseil provincial…
Par : Abdellah Hanbali
Après une fermeture ayant duré des années et le déblocage d’une enveloppe approchant les 900 millions de centimes, le théâtre d’El Jadida et après une complète rénovation, fut inauguré un certain 6 novembre 2012 et appelé sur décision royale : théâtre Mohamed Saïd AFIFI.
Ce jour là, les jdidis avaient fêté et la récupération de ce joyau architectural et la Marche Verte.
Un fleuron, que tout un chacun, espérait voir remplir un rôle central dans l’animation culturelle de la ville.
Les responsables n’étaient pas en reste et donnaient, à leur tour l’impression de ne rien vouloir laisser au hasard, pour éviter les erreurs du passé et réussir ce challenge.
Plusieurs réunions auxquelles assistèrent toutes les parties concernées, de près ou de loin, par le devenir de ce théâtre, furent organisées à la province d’El-Jadida avant cette fameuse inauguration, et des points intéressants furent soulevés par les participants :
– Former une culture du théâtre chez le public de demain :
– Organiser chaque semaine des visites guidées au profit des écoliers.
– Sensibiliser le public adulte à une conduite citoyenne pendant la présentation des spectacles, comme éteindre son téléphone, s’abstenir d’engager une discussion avec le voisin…
– Création des postes de directeur administratif et de directeur artistique.
– Concrétisation de divers partenariats avec sociétés, associations ….
– Tirer des leçons du passé pour mieux assainir l’ambiance générale dans le futur.
– Encourager les activités au sein des Maisons des Jeunes, des écoles, du (es) centre (s) culturel (s) qui doivent constituer, en parallèle, cette synergie positive, et devenir un véritable vivier pour la découverte des talents de demain.
Le théâtre (plein air) de Sidi Bouzid, qui a vu le jour grâce à la ténacité de feu Mohammed Said AFIFI, et qui devait être géré par le même directeur administratif et artistique que celui d’El-Jadida, ressemble aujourd’hui à un dépotoir…Même les dernières réaménagements opérés dans la station balnéaire ne l’ont pas englobé…C’est dire la place que représente la culture chez nos élus…
On fut amplement conscient aussi, que parler théâtre, c’est parler culture. Et que c’est un service public, au même titre que la santé, la justice, l’enseignement…C’est donc un projet de société et de territorialité et en tant que tel, il n’a pas besoin d’un langage de chiffres… mais de savoir.
On s’attela aussi sur les tâches relevant de la gestion:
– Comment le gérer ?
– Comment créer des partenariats ?
– Pour quelle programmation ?
Et puisque cet édifice est d’abord un haut lieu de rayonnement culturel et non pas un champ d’expérimentations aveugles et d’amateurisme, les questions qui se sont posés furent :
– Quel théâtre voulons-nous pour le futur ? Un théâtre moderne ou un théâtre populaire ?
– Un espace dédié à l’événementiel avec éclat, mais qui reste éphémère dans le temps, ou un théâtre illustre et un modèle instructif de haut niveau ?
Et aussi, que ce haut-lieu culturel, symbole de l’espoir et garant de la mémoire collective, ne peut surgir du néant, puisque l’univers culturel est un tout, une atmosphère qui doit vous entourer en vous imprégnant de connaissances et de savoir.
Et pour relever ces défis, de haute importance socioculturelle pour la ville, de vastes projets furent cités :
– Lancement des travaux de construction d’un centre cinématographique.
– Édification d’un centre culturel.
– Relooking du théâtre de plein air de Sidi Bouzid, qui sera éventuellement, dirigé par le même staff que celui qui aura en charge la gestion de celui d’El Jadida.
– Aménagement en lieu de spectacle, de la Capitainerie d’Azemmour: scène, loges pour artistes et une place à ciel ouvert capable de recevoir jusqu’à neuf cents invités.
Comme on le constate, ces journées chapeautées par Mouâd Jamiî, ex-gouverneur de cette ville, et auxquelles on a eu la chance d’y participer, ne semblaient pas manquer de volonté…en théorie du moins. Car en pratique, et à part les 900 millions englouties, aucune des promesses n’en fut tenue à ce jour.