Par Azzedine Hnyen
S’il est bien un coach national qui doit être, en ce moment, aux anges c’est bel et bien l’entraîneur du Difaâ Hassani Jadidi, Abderrahim Talib. Il a été à la tête de la direction technique de plusieurs équipes nationales huppées, dont a titre d’exemple le WAC, mais jamais, certainement, il n’avait hérité d’une aussi brillante formation que celle dont il dispose actuellement et aussi d’un staff technique et médical très à la hauteur et, surtout, sincère, fidèle et honnête. On ne pourrait ne pas penser à l’apport technique du valeureux Osmane Diof et au colossal travail physique qu’accomplit le préparateur physique Aziz Darâoui qui avait déjà fait ses preuves, aux côtés de Taoussi, avec le Moghreb de Fès quand il avait remporté le triplé. C’est donc un homme heureux que doit être Abderrahim Talib. Surtout que le président du club, Abdellatif Moktarid, est toute ouïe et écoute avec lui.
Qui ne serait pas heureux parmi nos techniciens nationaux avec ce groupe de joueurs à sa disposition ?
Pourquoi?
Outre la valeur technique intrinsèque et leur jeunesse, les joueurs font preuve, à chacune de leur exhibition, d’un esprit collectif, combatif, hargneux, rageur, agressif ( dans la limite des réglementations du jeu ), volontaire et, surtout, solidaire. A revoir les séquences des matchs joués d’un œil lucide, on constatera et on reconnaitra, à la fois, cet esprit harmonieux qui distingue l’ensemble du groupe. Titulaires et remplaçants. Même le capitaine Zakaria Hadraf, qui pêchait par un jeu trop individualiste, se sacrifie, cette saison, pour le groupe, en devenant plus généreux et plus réaliste.
En voyant l’équipe évoluer, le connaisseur sent que les joueurs ne jouent pas uniquement, pour glaner les trois points de la victoire ou pour ne pas perdre ; mais qu’ils jouent par plaisir pour offrir un spectacle plaisant et miraculeux. Ils ne savent pas ce que c’est baisser les bras ; ce que c’est perdre le ballon ; et ce que c’est laisser un des leurs dans le pétrin. Un commando qu’on lance sur une pelouse. Non pas avec des armes à feu, mais avec un ballon rond.
Cette culture de l’attaque à outrance, sans petits faux calculs, n’est pas issue du hasard. Le mérite revient, à coup sûr, au coach Abderrahim Talib et à ses assistants dont Osmane Diof qui préfère rester dans l’ombre. Un bon point à son actif en passant.
Tout le monde du football marocain sait, plus que jamais, que le porte-fanion de Doukkala est une équipe versée vers l’offensif à outrance. On n’oubliera pas de sitôt les Chiadmi, Chicha, Wazir, Krimou et Benbiyi. Des attaquants qui n’assuraient pas, seulement, le spectacle et la victoire. Mais le grand nombre de buts qu’ils parvenaient à mettre à l’équipe adverse.
Abderrahim Talib à compris, donc, la nature du jeu du DHJ. Il ne tient plus les rênes comme il le faisait dans le passé par mesures sécuritaires. Il donne, sûrement aujourd’hui, son schéma tactique à ses poulains tout en leur laissant la libre initiative de laisser le libre cours à leur esprit imaginatif. Si bien qu’ils le surprennent, agréablement, à la fin de match. Comme il l’avait reconnu, lui-même, à la fin de la rencontre contre l’Ittihad de Tanger. Il s’attendait à une victoire ; mais pas à l’ampleur du score. Contre les FAR, ils avaient ébahi. Et tout dernièrement, ils avaient montré à quel point ils sont combatifs.
Le Difaâ Hassani Jadidi, de cette saison, montre le visage d’un grand. Du champion du Maroc potentiel. Tous les atouts sont réunis pour enlever le sacre cette saison. Une équipe de dirigeants des plus disponibles et, surtout, d’un gouverneur, en la personne de Mr. Mouâd Jamiî qui croit ferme que cette année est Doukkaliya. Comme ce fut le cas en 2013 où l’équipe avait remporté sa 1ère coupe du Trône et, par là, son premier sacre national.