QUELQUES ASPECTS DE NOS VILLES ENTRE HIER ET AUJOURD’HUI.

BEDDA 6 BEDDA 7

Mhammed Beddari    beddari1

Il est indéniable que le mode de construction des bâtiments, où ce qu’on appelle communément l’architecture, et le mode d’aménagement de l’espace urbain, ou l’urbanisation, reflètent plusieurs aspects culturels d’une population donnée. En plus de ce reflet, ils contribuent à l’acquisition des comportements qu’on voit un peu partout, ici comme ailleurs.

Dans la Médina de Moulay Driss, qui est une référence dans la matière, tout le monde est frappé par le contraste qui caractérise les murs externes des maisons,  souvent mal entretenus, délabrés même, et l’intérieur de ces demeures qui offre un cadre de vie agréable, avec des chambres qui disposent des fenêtres spacieuses, qui s’ouvrent sur un jardin, qui entoure à son tour, une petite fontaine (maison Riad).

Quoi de plus surprenant, si on mesure le trajet culturel, qui nous sépare de cette époque, nous, qui avons tout construit en fonction d’autrui, pour lui plaire, ou tout au moins provoquer ses envies, alors qu’eux, ils avaient tout conçu, pour mener une vie familiale intime pleine, un cadre de vie, délibérément choisi par eux et pour eux.

Une vie menée dans un cadre pareil, n’avait-elle pas un impact sur les attitudes et les comportements des enfants, ou disons-le, d’une autre façon, sur leur éducation ?

Allez-y voir nos immeubles, dans les quartiers populaires, s’ils en existent, et leurs appartements ou plutôt leurs tombes suspendues, où l’exiguïté de l’espace ne permet plus aucune intimité, un espace sous forme d’amas ou boîtes de ciment, où la verticalité l’emporte sur l’horizontalité, où manque cruellement les espaces de convivialité, d’échange et de contact.

Quels sont les effets de cette situation sur les valeurs que l’on désire voir naître et grandir avec nos enfants? Je vous laisse deviner les conséquences.

L’aménagement de l’espace dans nos médinas traditionnelles était soumis à des préoccupations d’ordre familial et tribal. Les ruelles étaient souvent des impasses où résidaient des gens qui avaient des liens familiaux ou tribaux.  Le centre de la ville lui, était occupé par  le souk, la mosquée et le palais ; et le voisinage de ces trois entités était symbolique, car la vie commerciale était soumise à des valeurs religieuses, et contrôlée par le pouvoir politique, et celui-ci était à la base de toute la hiérarchie sociale, et c’était lui qui garantissait sa reproduction.

Si nos cités traditionnelles étaient soumises à une certaine logique dans leurs aménagements, peut-on dire de même pour nos villes actuelles ? ou, peut-on dire, tout simplement que, malgré ce qu’on entend, matin et soir, ce que font certaines institutions qui  s’occupent du développement urbain ou des slogans « villes sans bidonvilles », que ces dernières connaissent tout de même, une extension anarchique, qui ne s’appuie sur aucune stratégie à long terme !

Le débat est ouvert.

Related posts

Leave a Comment