Le Libre-Echange Commercial et le Développement Subcapitaliste:

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Dr. Said EL Mansour Cherkaoui

Les Européens avaient entamé leur politique et leur stratégie d’annexion graduelle de l’Afrique du Nord depuis la fin de l’onzième siècle quand le Pape Urbain II encouragea la Reconquista de l’Espagne occupée par les Maures.   L’exemple ibérique et l’expulsion des Maures devint le cri de ralliement comme justification historique et idéologique dans un tel renouveau des croisades sous des formes plus modernes alors que les raisons principales étaient nourries par des appétits voraces impérialistes visant l’accaparement et l’exploitation des richesses naturelles et des ressources humaines de l’Afrique du Nord jusque la imprenable.

Un nouveau partage du monde au lendemain des pertes de l’Amérique du Nord par les Anglais rendit les disputes entre les occidentaux pour le contrôle de nouveaux territoires plus aiguës.  L’Angleterre joua un grand rôle dans l’indépendance du Brésil et des autres nations encore sous le joug de la colonisation espagnole.  Une fois le verrou mercantile et prohibitionniste de la colonisation ibérique Espagnole-Portugaise fut sauté en Amérique Latine, les nouvelles puissances impérialistes occidentales s’étaient placées dans une poursuite effrénée pour leur implantation dans des marchés jusque la fermée a une directe présence et a leurs échanges commerciaux.

Le Maroc gênait les occidentaux puisque les dynasties successives marocaines avaient établi des ponts de liaison avec les pays subsahariens tout en réussissant a forger des liens solides culturels diverses a travers lesquels se canalisaient des échanges commerciaux et éducationnels y compris religieux.   Ces particularités régionales formant des enclaves marchandes soudées par des fondations culturelles et religieuses n’étaient nullement du gout des nouvelles classes dirigeantes dans les métropoles européennes qui prônaient l’ouverture de tous les ports pour le commerce international.

Le Capitalisme Britannique a acquis une maturité nationale qui nécessita une internationalisation des débouchés et des sources d’approvisionnement en matières premières et en ressources humaines.  En même temps, le capital financier était aussi en quête a une revalorisation et une plus grande valeur ajoutée pour accroître ses réserves en or comme collatéral pour les emprunts internationaux nécessaire pour le développement et l’essor du commerce international.

Les stimulants d’une telle croissance furent effectivement identifiés dans la doctrine du libre-échange qui devint la référence privilégiée pour les écoles économiques.  En effet, Adam Smith et ses successeurs favorisèrent l’éclosion des principes libéraux tel que le libre-échange, la liberté d’entreprendre, le libre choix de consommation, la liberté du travail, l’immigration de masse sont nécessaires au bon fonctionnement des nouvelles économies accompagnée d’une réduction du rôle économique et de l’intervention de l’État.   La Grande Bretagne devient le champion du libre échange vu son industrialisation avancée, l’existence de vassaux comme le Portugal et l’Espagne, l’élimination de l’obstacle Napoléonien qui ne fera qu’ouvrir de nouveaux espaces pour imposer la puissance de ses flottes commerciales et marines de guerre.

La Grande Bretagne prit donc le devant de la scène de devenir aussi le champion de l’Etat-Nation, de l’Etat de Droit et du Droit a la Propriété.  Dans le même courant d’idée, l’abolition de l’esclavagisme fit aussi considérée comme le moyen d’affranchir une main-d’œuvre et d’en faire une force de travail salarié qui mettre fin au régime d’auto-suffisance et a l’existence de marché régionaux concentrant sur la consommation des produits locaux.   Cette émancipation devint un catalyseur pour l’interception des bateaux du trafic atlantique d’esclavagisme par la Marine de Guerre Anglaise et dont les cargos furent déroutés vers les possessions coloniales anglaises pour être utilisés par les colons anglais.   La lutte contre l’esclavagisme fut aussi défendue dans le but de créer de nouvelles demandes pour les produits manufacturés en transformant les esclaves en prolétariat urbain et aussi afin de réduire l’impact économique et politique des propriétaires des grands domaines terriens dont la fortune fut basée sur l’héritage colonial et le commerce néocolonial.

La propriété foncière devrait donc être évaluée selon l’offre et la demande de la doctrine classique libérale et néolibérale.  Le droit de la propriété devenait donc un stimulant de la circulation de la valeur monétaire dans les campagnes afin de permettre l’introduction et l’utilisation du crédit foncier et du financement de la production agricole tournée vers l’extérieur.  Pour cela l’immigration d’origine Européenne et Asiatique furent encourage et subventionnées par les Etats nouvellement indépendant de l’Hémisphère ouest.

De nouvelles formes juridiques furent mise en place afin de légitimer l’implantation des banques étrangères et leur financement des opérations de modernisation de l’infrastructure, des villes et des ports et des services adjacents.  De nouvelles fonctions furent ainsi créées telle que la gestion par des commis locaux les transactions commerciales internationales.  Cette extériorisation des fonctions rurales et leur remplacement par des services économiques, juridiques et financiers d’assise citadine favorisa l’éclosion de nouvelles classes moyennes urbaines et une modernisation des villes côtières spécialisées dans l’import et l’export au profit des pays Européens et par la suite pour les Etats-Unis.

Dans cette perspective, dés 1856, le Parlement britannique peaufina la libéralisation de l’économie par le renoncement au contrôle de la création des sociétés par actions (Joint stock companies act), la voie fut ainsi ouverte a toutes les manipulations et les créations d’entreprises coloniales.  Dans ce contexte, il n’est point étonnant de constater qu’entre 1850 et 1873 les échanges internationaux ont été presque multipliés par trois en valeur.

L’Expansion Européenne et la Formation des Etats de Droit Subcapitalistes

Le lancement de l’expansion Européenne fut de temps l’oeuvre de pays de dimension petite mais cherchant un agrandissement de leurs activités dans d’autres contrées.  L’exemple premier d’un tel phénomène fut entrepris par la Ville de Venise.  A partir du xviie siècle, la Hollande a la suite du Portugal installe des comptoirs commerciaux en Inde, au Japon et même la Chine.  En1602, les entrepreneurs hollandais fondèrent la première Compagnie des Indes orientales: c’est la première grande « société par actions ».  La Compagnie anglaise des Indes orientales prend le relais et le modèle inspire la création de compagnies dans l’industrie métallurgiquetextilepapier

« {Leur] durée est permanente (alors que les sociétés précédentes ont une durée de vie calée sur une expédition particulière) et la responsabilité des associés est limitée aux apports (alors qu’auparavant le patrimoine des associés peut être mis en cause intégralement). »

La voie était dorénavant ouverte pour la spéculation et des investissements cherchant le plus grand profit dans des contrées lointaines.  Les invasions de toute nature utilisant tous les prétextes devenaient des lors la stratégie de pénétration et de monopolisation de nouveaux marchés étrangers.  Toute résistance ou rejet des principes commerciaux européens devenait les causes pour l’explosion de guerres régionales y compris l’envahissement de contrées indépendantes et des pays souverains sous la forme d’expéditions punitives ou par le biais de l’armement d’opposants locaux et régionaux contre le pouvoir central nationaliste.   Une redéfinition de la colonisation française fut ainsi élaborée qui accorda l’importance non plus seulement a l’accaparement du commerce extérieur tel que les courtiers et les classes possédantes britanniques exigeaient de l’Etat Victorien.  La France voulait aussi accroître l’extension de son territoire et pour cela l’Etat Central Français devrait être renforcé par une politique puissante de colonisation territoriale.  L’Algérie fournira le premier jalon dans ce renforcement de l’Etat Français.

Par ce changement de cap, l’Algérie devint la cible de la France sous Louis-Philippe malmené sur sa légitimité et qui cherchait un échappatoire pour asseoir son autorité et divertir le mécontentement populaire sur son usurpation du pouvoir.   Cette illégitimité institutionnelle se doubla d’une illégitimité de conquête utilisant une raison de chasse-mouche et une justification religieuse pour sonner le glas pour les guerres de conquêtes des terres ou coexistaient le Judaïsme avec l’Islam.

La conquête de l’Algérie débuta en 1830 et se conclut par l’annexion de l’Algérie à la République française, via la création des départements français d’Algérie en décembre 1848.

Cette localisation africaine des tendances expansionnistes européennes étaient en fait la manifestation régionale de plus grands enjeux cherchant a faciliter l’émergence de nouvelles élites locales favorables a l’insertion dans le marché international sous l’égide de la Grande Bretagne en premier et par la suite a travers la concurrence franco-allemande.  Ce fut aussi En effet, des guerres interrégionales ou celles limitées dans ces régions furent financés pour éradiquer toute opposition nationale.  On peut citer la Guerre de l’Opium en Chine, la Guerre Civile aux Etats Unis, La Guerre de la Triple-Alliance, la Guerre du Pacifique, la Guerre du Mexique, la Guerre du Chaco, la Guerre des Boers, la Guerre du Tchad et j’en passe pour ne citer que les plus en vue.

En effet, entre 1830 et 1930, l’Argentine, le Brésil, le Chili et le Pérou furent parmi les pays les plus marqués par une intégration d’ordre libéral dans le marché financier et commercial international et par une diversification relative des termes de la collaboration de leurs États et leurs classes oligarchiques et dirigeantes avec les tenants des finances internationales.  Une reformulation des conditions d’intégration dans le marché international furent implantées comme adaptation des juridictions et des constitutions des pays latino-américains en réponse aux exigences de l’internationalisation du capital sous la forme de la dette extérieure et de l’investissement direct étranger. Dans cet environnement, le subcapitalisme complète le capitalisme pour former une économie mondiale hiérarchisée, inégale et homogène.

Dans cet environnement conflictuel et d’acquisition de zones d’influence et de conquêtes, le Maroc fut mis dans le collimateur des nouvelles puissances étatiques Européennes.

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A la fin de la Deuxieme Guerre Mondiale, les possessions coloniales de par le monde se présentait dans les contours et les continents que montre cette Carte des empires coloniaux en 1945.

href= »https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Colonisation_en_1945.png#/media/File:Colonisation_en_1945.png« >Colonisation en 1945</a> ». Sous licence <a href= »http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/ » title= »Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0″>CC BY-SA 3.0</a> via <a href= »https://commons.wikimedia.org/wiki/« >Wikimedia Commons</a>.

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Quelques sources bibliographiques:

CHERKAOUI El MANSOUR (Said) Économie politique du subcapitalisme en Amérique latine (1830-1930) : Argentine, Brésil, Chili, Pérou Université Paris III, Sorbonne Nouvelle. Institut des Hautes Études de l’Amérique latine. 1992. Thèse de doctorat ; dir. Idrissi-Boussouf (Habib). Localisation : Centre Technique Livre Ens. Sup. ; Paris3-BU

La période de l’étude se situe entre 1830 et 1930 dont le choix fut déterminé par les transformations connues par l’Amérique latine durant ce siècle. L’Argentine, le Brésil, le Chili et le Pérou furent parmi les pays les plus marqués par une intégration d’ordre libéral dans le marché financier et commercial international et par une diversification relative des termes de la collaboration de leurs États et leurs classes oligarchiques et dirigeantes avec les tenants des finances internationales. La formulation du nouveau concept sur le développement subcapitaliste et de la théorie sur le subcapitalisme fut élaborée sur l’analyse des causes et des conséquences de l’internationalisation du capital sous la forme de la dette extérieure et de l’investissement direct étranger. Une critique des concepts de développement capitaliste, de retard économique, d’absence de capital et de marché dans les pays d’Amérique latine et dans ceux demeurés dans une mouvance coloniale est conduite à travers une analyse critique des travaux de Paul Baran et surtout ceux d’André Gunder Frank. Le subcapitalisme complète le capitalisme pour former une économie mondiale hiérarchisée, inégale et homogène.

Économie / Histoire / Capitalisme / Investissement / Dette extérieure / Développement / Commerce international / Analyse comparative / Argentine / Chili / Pérou / États-Unis / Grande-Bretagne / Amérique latine / Siècle 19 / Siècle 20.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3%A9ralisme_%C3%A9conomique

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_la_Plata

https://fr.wikipedia.org/wiki/Conqu%C3%AAte_de_l%27Alg%C3%A9rie_par_la_France

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_des_Boers

http://slideplayer.fr/slide/452181/

http://www.wikiwand.com/fr/Empire_colonial_fran%C3%A7ais

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