La polarisation des opinions est le malheureux résultat de la réflexion manichéenne et de la paresse intellectuelle qui nous poussent à voir les situations en noir ou en blanc alors que le monde est un infini camaïeu de gris, un subtil dégradé de couleurs.
Dans la vie comme chez les Hommes rien n’est binaire: bon/mauvais, positif/négatif…..
On peut condamner le viol qui est sans conteste un acte immonde, ignoble, abject et on peut en même temps éprouver de la tristesse pour la déchéance d’un artiste brillant au firmament de sa carrière.
Ce n’est pas dans les extrêmes qu’on trouve la vérité qui se niche dans la complexité et l’imbrication car la vie tout comme les êtres humains sont tellement alambiqués. C’est pour celà qu’il faut toujours cultiver la nuance dans le jugement.
« La noirceur fait parti des êtres et même quand elle me dégoûte, je ne peux m’empêcher de penser qu’en moi se tapit une partie de cette noirceur.
La noirceur du crime est comme un virus dont je serais un porteur saint ». A cette phrase d’Eric Dupont Moretti j’ajouterai que ce gène de la noirceur ou ce que Jung appelé le « shadow »: cette ombre inférieure et primitive de notre psyché que nous aimons ignorer et cacher s’étiole chez certains mais se renforce chez d’autres à cause de leurs entourages, sociétés, expériences personnelles, circonstances….et cette ombre sort à la lumière, le virus que portait la personne asymptomatique devient virulent, faisant de lui un « criminel ».
Mon côté extrémiste car j’en ai même si je plaide pour la modération et j’essaie toujours d’être modérée et nuancée est que je voit en tout le monde une victime.
Ghizlane Taibi