Par: Abdellah HANBALI
En l’absence du professeur néphrologue El Houcine Ahaizoune, emprisonné en Roumanie, depuis plus de huit mois, pour tentative de corruption de la doyenne de l’université où son fils poursuit ses études, cinq patients ont laissé la vie en une seule et unique semaine, au centre « Moulay Abdelah » d’El-Jadida.
Des décès qui ont pour dénominateur commun, de survenir à peine quelques heures après les séances de dialyses.
Or, nous savons que dans les pays développés, pour ne pas dire, obéissant aux normes internationalement reconnues, tout décès survenant 48h après une séance, nécessite une enquête, pour en définir ses causes exacts. Parsqu’ une séance d’analyse, n’est pas qu’une « perfusion sanguine », mais, une régulation continue du taux de potassium, du sodium, du calcium et de l’eau dans le sang.
Pour respecter ces normes, des analyses sont effectués chaque mois chez le patient. En plus, ce dernier est pesé avant chaque séance pour voir s ‘il y a excès d’eau dans le corps et en déterminer la quantité à extraire. Car toute prise d’eau, occasionne une augmentation de la tension et l’apparition de complications cardiaques par la suite.
Le potassium, qui est considéré comme un tueur redoutable pour les patients, doit garder une stabilité, entre 3.5 et 5.5. Pour cela, une surveillance mensuelle est nécessaire. En cas d’irrégularité, des analyses sont effectuées avant chaque séance.
Surveillance mensuelle des hémoglobines, et prescription de médicaments en cas d’anomalie. Les médicaments doivent, d’ailleurs, accompagner chaque repas du patient, pour absorber le phosphore présent dans les aliments (produits laitiers…) et l’empêcher de passer dans le sang.
Surveillance également de la vitamine D dans le sang et également de la parathyroïde, pour qu’elle ne manque de calcium et d’aller le chercher dans les os, ce qui occasionnera leur fragilité.
En plus de ces analyses, chaque patient doit suivre un régime strict. Les tomates, pommes de terre, pêches, fraises, oranges, citron, avocat, bananes, fruits secs, sont à bannis.
Ces informations nous ont été communiquées par un professeur néphrologue américain, établi en Floride. D’après lui, Chaque patient américain bénéficie automatiquement de ces analyses et de ces conseils, dits « standards ».
En ce qui nus concerne, nous cherchons à démontrer qu’une séance de dialyse, n’est pas qu’ « une transfusion sanguine », comme le pensent certains, mais au contraire, l’une des pathologies nécessitant le plus d’attention et de suivi.
Nous notons avec hallucination, à titre comparatif, qu’au centre « Moulay Abdellah », ces analyses vitales, ne sont effectuées que deux fois par… an.
Comment en réguler ce qui est en excès ou en déficits dans des cas pareils ?
Comment s’étonner alors, qu’il y ait cinq morts en une semaine, dans de pareilles conditions ?
Notre focalisation sur ce centre est uniquement due au nombre de ses morts et en un laps de temps incroyablement court. Une enquête dans les autres centres, de la ville et du pays, reste nécessaire pour en déterminer des éventuelles lacunes.
Or à ce jour, et en dépit de nos multiples appels dans ce sens, ni les autorités locales, ni l’ordre des médecins d’El-Jadida, ne semblent trouver la situation suffisamment préoccupante pour s’intéresser de prés à ces décès. Un mutisme suspect et qui en pose plus d’un point d’interrogation.
Cinq morts en une semaine, combien en faut-il pour faire (enfin) bouger ces « responsables jdidis » ?