M.Mohammed El Guerrouj, Gouverneur d’El-Jadida
Par: Khadija Choukaili
Désormais, nul ne peut contester ce constat clair aux yeux de tous. El Jadida se dégrade de plus en plus. Et c’est parmi les couches sociales les plus défavorisées que le malaise est grand.
L’opinion publique n’y trouve plus son compte au point que ce laisser-aller de la part des responsable de la gestion de la chose publique, lié aux problèmes conjoncturels dont souffre tout le pays,semble être devenue la norme.
La société marocaine est devenue super-connectée et El Jadida n’est pas en reste, car tous les foyers, même les plus démunies, disposent de moyens de communication de telle sorte que l’information se partage à la vitesse 4G. Et ce phénomène accentue l’impression des citoyens d’être très en-deçà du niveau même de certaines villes marocaines.
Rien dans cette ville ne respecte les normes. Tous les secteurs souffrent d’un manque d’infrastructures cohérentes et adaptées à une population en perpétuelle croissance. Pourtant, on avait prédit un avenir florissant pour cette ville. En effet, en 2015, El Jadida, a été marquée par une accélération soutenue du décollage économique et par la promotion du développement dans cette province qui représente l’un des pôles les plus importants de la région Casablanca-Settat.
La province d’El Jadida, qui regorge de grandes potentialités en matière d’industrie, d’agriculture et de tourisme, s’est engagée, depuis plusieurs années, sur la voie du décollage économique. Ce progrès s’est traduit essentiellement par l’orientation de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) vers une nouvelle dynamique, à travers l’augmentation de la production de l’acide phosphorique et des engrais agricoles destinés à l’exportation.
La deuxième manifestation majeure de ce décollage économique s’est traduite par la création du Parc d’expositions Mohammed VI qui a été inauguré à l’occasion de la 8ème édition du Salon du cheval d’El Jadida.
Les réalisations accomplies dans le secteur de l’agriculture ont
M.Jamal Ben R’Biâ, Président du conseil communal d’El-Jadida
également contribué au progrès socio-économique d’El Jadida. L’activité agricole avait connu une croissance notable dans différentes zones de la province, l’agriculture étant le premier secteur employeur dans la province qui joue un rôle important en matière de développement socio-économique aussi bien dans le milieu rural qu’urbain.
En outre, la mise en place du « village de l’agriculteur » à BirJdid, sur une superficie de 400 hectares, a contribué à l’amélioration des conditions de stockage et de commercialisation des fruits, légumes et viandes.
Le tourisme constitue également un moteur de la croissance locale qui s’était inscrit dans cette dynamique de croissance, dans le cadre d’une approche intégrée qui vise la promotion du secteur touristique en tant que levier du développement local durable.
Avec tous ces atouts dont dispose la province, on est encore à se demander pourquoi, malgré cette croissance économique et ces infrastructures de développement, les résultats escomptés ne sont pas palpables, ou du moins, ne se constatent pas sur le plan social. Tout au contraire, le ravin des inégalités sociales continue de se creuser au point de devenir insurmontable.
La situation est alarmante vu le degré de pauvreté et de désœuvrement qui devient de plus en plus intenable, ajouté à l’insécurité portée par la délinquance d’une jeunesse sans avenir.
Alors que faire devant ces paradoxes entre l’économique et le social ? Faut-il baisser les bras? Ou laisser les jeunes céder à la tentation de partir ailleurs, quel qu’en soit le prix et les moyens pour y parvenir ?
Il faut se rendre à l’évidence que les citoyens en ont marre de ces solutions qui ne font qu’atténuer les maux au lieu de s’attaquer aux causes.
Inutile de relater l’état d’insalubrité des rues et des quartiers, ni l’incivisme constant et persistant, ni la corruption, sous toutes ses formes.
Combien de temps faudrait-il encore attendre pour voir enfin notre ville sortir de cette impasse ?
El Jadida dispose de beaucoup d’atouts et de potentialités qui lui permettent, grâce à ses richesses naturelles et à sa situation géographique, de connaitre un réel essor économique et social.
Le hic se trouve certainement sur le plan des ressources humaines, à conditions que ces ressources aient un brin d’humanisme et de bon sens pour faire avancer les choses.