El Jadida : Serait-ce la fin du calvaire des usagers du marché de gros… qui devrait être délocalisé incessamment ?

Il était temps (enfin !!!) de prendre cette importante décision de procéder à l’emménagement du fameux marché de gros des fruits et légumes de la Capitale des Doukkalas vers  celui de My Abdellah qui serait fin prêt incessamment.

Il faut, incontestablement, rendre à César ce qui est à César, et restituer le mérite d’un bon acte à son auteur.

Et force est de constater que la prise de cette décision de délocalisation du marché de gros, qui avait tardé à voir le jour, ne pouvait émaner que des hautes instances décisionnelles, en l’occurrence le gouverneur de la province qui s’investit personnellement pour que les projets en cours de réalisation soient livrés dans les meilleurs délais.

Ainsi, M. Mohammed El Guerrouj n’a pas failli à ses habituelles visites sur les chantiers en cours de réalisation et a procédé à une visite sur le terrain pour s’enquérir de l’état d’avancement du projet de réalisation du nouveau marché de gros et a fixé un délai pour la livraison de ce projet qui mettra fin au calvaire des usagers de celui d’El Jadida qui n’est autre qu’une véritable décharge.

 Un délai qui devrait prendre fin vers la mi-décembre.

Il faut noter que le Gouverneur, conscient de l’existence déshonorante de ce point noir à El-Jadida, n’a pas cessé de relancer les responsables en charge de ce projet au niveau de la commune de Moulay Abdellah, pour que le nouveau marché soit achevé dans les plus  brefs délais, et a finalement fixé le délai de livraison à 20 jours, afin de permettre la clôture définitive de celui d’El-Jadida, dont la superficie devrait servir  pour l’agrandissement (enfin) de l’hôpital Mohammed V.

Signalons, au passage, que la délocalisation de ce marché constituera une première nationale, du fait qu’il sera le seul marché de gros situé en dehors de son périmètre urbain.

Notons aussi que pour l’édification de l’hôpital, plusieurs structures relevant de l’enceinte du marché de gros ont dû être démolies, telles que la partie qui devait accueillir le marché de volailles, ou encore l’aile réservée aux transactions des cargaisons de camions de fruits et légumes qui transitent généralement par ce marché,  mitoyen à celui des légumes et fruits et dont la majorité des jdidis n’en connaissaient pas l’existence, d’autant plus que cette démolition a été décidée juste avant son inauguration.

Des structures qui ont malheureusement été démolies avant même le lancement de leurs activités en tant que nouvelles zones relevant du marché de gros. Et bien entendu, la démolition de ces structures neuves ne semble pas avoir dérangé les autorités. Ce ne sont, après tout, que quelques millions de dirhams partis en fumée.

Certes, le transfert du marché de gros à My Abdellah amputerait la Commune d’El Jadida d’un budget important qui constitue des profits qui, jusque-là, renflouaient sa trésorerie. Mais même cette amputation de 60% des recettes de la Commune ne semble pas déranger nos gestionnaires. Sans négliger ce que cette délocalisation coûterait au personnel travaillant au sein du marché, que ce soit en termes de frais de déplacements, ou en désagréments dus à l’éloignement.

Une manne d’argent inespérée pour la commune de Mly Abdellah , mais qu’El-Jadida laisse filer entre ses doigts, à cause de l’inexistence de la moindre parcelle libre au sein de ses localités territoriales pour y bâtir son propre marché de gros.

Pour rappel le marché de gros d’El-Jadida avait été inauguré le 1er juillet 1991 et avait été bâti sur une superficie de 10 hectares. A peine une quinzaine d’années plus tard, l’édification de l’hôpital Mohammed V l’avait amputé de 07 hectares, dans l’attente de la récupération, après le déplacement du marché, des 3 hectares restants.

Mais la question qui se pose avec acuité aujourd’hui c’est de savoir si, ce marché bâti sans études préalables quant au choix de son emplacement, et sans aucune conclusion d’un accord avec la Commune d’El Jadida pour une éventuelle entente sur la gestion des recettes, répondra aux exigences économiques, sociales et environnementales, ou sera-t-il un véritable fiasco qui serait abandonné dans quelques années.

Il faut également noter que, situé à plus d’une quinzaine de kilomètres d’El-Jadida, aussi bien les commerçants, les transporteurs que les consommateurs (entre autres  Azemmouris) risquent de privilégier le marché de Casablanca, qui offre des fruits et légumes à des prix très concurrentiels, voire imbattables, à celui de My Abdellah, surtout que le prix du transport des marchandises ne manquera pas de se refléter sur leur coût et impactera le prix de vente.

En attendant que le transfert de ce fameux marché ait lieu, les usagers qui y passent leurs transactions dans des conditions lamentables de promiscuité, surtout en ces temps de pandémie où il serait judicieux de penser à la distanciation et aux mesures barrières, semblent, de prime abord, être soulagés que cette décision voie le jour et commencent déjà à espérer la fin de leur calvaire au sein de ce marché de gros de fruits et de légumes qui n’a d’une structure commerciale que le nom.

Khadija Choukaili

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