Pour bien éclaircir les choses, le gouverneur d’El- Jadida et en tenant une réunion mardi dernier sur la braise de flambée des prix, n’a fait que suivre les directives émanant du ministère de l’intérieur, qui se devait de réagir à son tour.
Une réaction tardive? Tout porte à le croire. Les responsables semblent avoir été pris de court, et ne pas avoir senti venir cette crise. Par extension, ils n’ont rien fait, au moment voulu, pour la combattre au moment voulu et alléger, ne serait se qu’un tant soit peu, son impact sur les citoyens.
Aujourd’hui, quand on voit le ministre de l’intérieur mobiliser Walis, gouverneurs, Pachas, Qaids… en leur donnant comme priorité la lutte contre les renchérissements, le contrôle rigoureux des marchés et la recherche de solutions viables pour faire baisser les prix, l’on se demande si ce n’est pas trop tard et que tout ce » cinéma » n’a pour but immédiat que de calmer les esprits des citoyens qui chauffent, de plus en plus, et la cocotte minute sociale qui menace de » peter » à tout moment.
Le temps que cette lourde machine étatique se mette en marche, espérons que cette crise soit résolvée en grande partie, grâce au printemps qui commence à pointer son nez et avec lui, une offre plus abondante et des étalages bien fournis.
Abdellah Hanbali
El- Jadida: que peut la mobilisation ( tardive?) des autorités contre l’actuelle flambée des prix?

Au pays des deux mers.
Dans le cadre des pénuries des poissons au pays des deux mers, un certain nombre d’hommes politiques, de hauts gradés militaires, de hauts gradés de la sécurité de l’Etat et des hommes d’affaires de premier plan de la sphère régnante ont mis en place des stratagèmes pour prendre le contrôle de précieux quotas et des captures de pêche. Ils détournent des quotas vers des sociétés de pêche européenne en échange de pots-de-vin et, pire encore, les ventes des captures de pêche au large à des bateaux usines européens, ruses, chinois, coréens et japonais.
Au Maroc, ce n’est pas seulement la réputation du secteur de pêche qui est remise en question, mais l’image du pays tout entier, qui a reculé dans l’indice international de corruption ces dernières années.
Ce scandale a également porté préjudice au secteur de la pêche marocaine dans son ensemble. Des emplois ont disparu et des recettes publiques ont été perdues, alors que cet argent aurait pu être utilisé pour aider les plus pauvres dans l’un des pays les plus inégalitaires et les plus corrompus du monde.
Les quotas et les captures de pêches détournés par la mafia qui convoite la pêche marocaine ont causé des pénuries d’approvisionnement des marchés locaux provoquant une flambée des prix que le consommateur marocain n’a ni les moyens ni le pouvoir d’achat de se permettre.
En attendant, les responsables tournent leurs regards ailleurs et le marocain lambda ne mange que des sardines. Les quelques poisons de qualité que l’on trouve dans les marchés locaux ne sont destinés qu’aux expatriés et aux fortunés de la haute classe. Les pauvres et les classes moyennes font du window shopping et n’ont que leurs yeux pour regarder et leurs larmes pour pleurer.