El Jadida: Quand le “Communiqué de presse” tue le Journalisme

jdi.azz

De tous les genres d’écritures de presse, il s’avère que le communiqué ne dispose que d’une place de second plan et ne peut être traité que d’un point de vue “information à  sens unique”, qui est souvent subjective ou à connotation propagandiste voire même publicitaire.

De même, le communiqué est considéré comme étant sans “valeur journalistique”, s’il n’est pas accompagné d’un dossier de presse et d’un point de contact responsable en mesure de combler certaines lacunes si le besoin s’en ressent de la part du rédacteur.

Vu sous cet angle, on serait tenté de nous interroger sur la récente apparition de ce  nouveau mode de communication, qui a tendance à occulter les attributions du corps de la presse vis à vis des affaires les plus importantes qui touchent la ville, en réduisant les supports à de simples boîtes à lettres, bonnes uniquement au dispatching des comptes rendus où l’homme de presse censé véhiculer l’information, lui même ne s’y retrouve pas.

Pourtant, il est inutile de rappeler ici le rôle que la presse locale a joué tout au long des dernières décennies, tout aussi bien en tant que vecteur de développement qu’en tant que passerelle  d’informations entre le citoyen et les preneurs de décisions.

La presse n’était pas ce quatrième pouvoir comme peuvent le craindre certains, elle se suffisait de son devoir de régulateur en s’impliquant directement ou indirectement  dans toutes les affaires de la province, sans animosité et sans complaisance, pour rapporter aux lecteurs les informations crédibles dont ils ont besoin de connaître, au lieu de les laisser puiser  leurs actualités à partir des commérages qui meublent les terrasses de cafés.

De même qu’elle représente un maillon des plus indispensables de la chaîne de vie en société, du fait que son champs d’action qui s’avère des plus larges peut aller des simples faits divers à l’enquête en passant par le reportage, l’interview, l’analyse …

Marginaliser la presse en ignorant son impact suivant les rencontres et autres débats qui traitent des grands sujets touchant à l’actualité ou aux projets  d’avenir relatifs à El Jadida, c’est laisser en quelque sorte, la porte grande ouverte aux bobards et autres désinformations que charrie la rue à longueur de la journée.

La presse est aussi le premier rempart contre l’intox des ouïe-dires et des propos malveillants dont les sources d’origines sont difficiles à remonter.

En faisant sauter ce plomb, inconsciemment ou de manière délibérée, les décideurs n’ont donc pas à se plaindre des flux de tous ces bourdonnements que certains véhiculent à titre d’informations et qui sont généralement imprécises, tronquées ou sans le moindre fondement.

À bon entendeur.

Chahid Ahmed

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