On ne peut, certes, pas nier qu’avec cette nomination à la tête de l’Agence Nationale de Règlementation des Activités Relatives au Cannabis, M. Mohammed El Guerrouj se retrouve encore une fois dans son élément, compte tenu de sa formation d’ingénieur agronome, et vu son CV chargé à fond de tous les postes importants qu’il a occupés auparavant dans le domaine agricole.
Mais après avoir occupé le poste de Gouverneur de la Province pendant cinq ans, et lancé de grands projets dont certains sont encore en cours de réalisation, on est en mesure de se demander quel en sera le sort après cette nomination qui arrive à points nommés avec la livraison prochaine de certains, telle la gare routière, le réaménagement de certains boulevards…
Il faut souligner que le projet le plus épineux est celui de la délocalisation du marché de gros de fruits et légumes, qui traîne depuis belle lurette.
Rappelons que lors de la réunion du Gouverneur avec la presse locale le 13 avril 2022, et en réponse à la question d’un journaliste relative à la délocalisation du marché de gros vers le nouveau site relevant de la Commune de My Abdellah, M. Mohammed El Guerrouj avait annoncé que le retard de l’emménagement n’est dû qu’à un déficit financier d’un montant d’un million de dirhams qui devrait être réservé à l’équipement technique et informatique.
Il avait également assuré que pratiquement toutes les difficultés et obstacles qui entravaient la livraison de ce projet avaient été maitrisés, tout en insistant sur l’importance que revêt ce projet dans l’organisation et la remise à niveau du commerce de gros des fruits et légumes, et sur le renforcement des infrastructures de base de la Capitale des Doukkalas.
Ce nouveau marché de gros, qui a coûté un budget de 59 millions de dirhams, représente le premier du genre sur le plan provincial et régional, bâti sur une superficie de 30 hectares.
Nul n’ignore les conditions désastreuses dans lesquelles se passent les transactions commerciales et l’effectif important des usagers de cet espace s’élevant à plus de 5000 personnes qui y transitent quotidiennement. Les innombrables annonces relatives à son transfert n’ont jamais abouti et les délais sont à chaque fois repoussés, malgré les dates buttoirs fixées par le gouverneur qui assure personnellement le suivi du chantier par ses visites sur le terrain.
La question qui s’impose actuellement avec cette nouvelle conjoncture, est de savoir si ce projet sera mené à bon escient comme l’avait planifié Mohammed El Guerrouj, ou qu’il tombera à l’eau vu la réticence de Ben Rbiâa à céder, après l’éventuel transfert vers My Abdellah, une part des recettes, et à amputer la Commune d’El Jadida d’un budget important qui constitue des profits qui, jusque-là, renflouaient sa trésorerie, pour offrir, sur un plateau d’argent, une marge de 60% des recettes qui iraient renflouer les caisses de la Commune de My Abdellah.
Le devenir de ce projet serait donc incertain, et l’amélioration des conditions désastreuses de déroulement des activités commerciales dans l’espace de l’actuel marché de gros, amputé de 70% de sa superficie initiale, risquent de perdurer et le transfert reporté, encore une fois, aux calendes grecques.
Khadija Choukaili
