Alors qu’on croyait que l’affaire du Camping International était définitivement classée, après la récupération de ce bien pour en rendre la jouissance à son propriétaire, en l’occurrence, la Commune Urbaine d’El Jadida, on apprend que l’affaire est encore entre les mains de la justice, en cour de cassation.
Certes, ce site touristique qui fait l’objet d’un procès qui a fait couler beaucoup d’encre et qui a duré de longues années, est un patrimoine qui constitue une mémoire à forte charge historique pour El Jadida. Il a toujours été le site incontournable qui contribuait au développement touristique de la ville, et disposait d’une clientèle fidélisée qui se caractérise par ces amateurs de l’hôtellerie du plein air.
Pour rappel, lors d’une session ordinaire tenue le 21 août 1979, présidée par feu Mohammed Arsalane El Jadidi, Président du Conseil Communal de l’époque, un contrat de bail avait était conclu entre le Conseil Communal et M. Abderrahmane Kamel, pour la location du Camping International, pour une durée de 10 ans, renouvelable par tacite reconduction.
Cette spécification de renouvellement du bail par tacite reconduction, a certainement été à l’origine de toutes ces interrogations formulées par les jdidis, relatives à l’exploitation de ce camping par M. Abderrahmane Kamel pour une durée qui leur semblait indéfinie, ne faisant pas le lien avec l’expression « renouvelable par tacite reconduction ».
Il faut souligner que le Conseil Communal avait décidé, dans sa session ordinaire tenue en avril 2005, sous la présidence de M. Abdellatif Toumi, de céder le camping à son locataire M. Abderrahmane Kamel, une décision qui n’avait pas eu de suite pour des considérations qui demeurent inconnues.
Une autre tentative de cession de ce bien, avait été entreprise par M. Abderrahmane Kamel par le biais d’une demande adressée, en date du 4 octobre 2008, au gouverneur de l’époque, appuyé par un dossier relatif à l’étude qu’il avait fait réaliser dans le but du réaménagement du camping. Ce dossier comportait les analyses préalables à la réhabilitation ainsi que les plans d’architecture établis par un bureau d’études spécialisé. Une étude qui avait pour objectif de rendre ce site touristique conforme aux critères écologiques.
Par ailleurs, le Conseil Communal sous la présidence de M. Abdelhakim Soujda, avait également, dans sa session ordinaire en date du 2 juillet 2014, donné son accord de principe, appuyé par l’approbation d’une majorité des membres présents, pour la cession de ce bien à son locataire, qui en a assuré la gestion pendant plus de 35 ans (jusqu’en 2014).
C’est dire que toutes les tentatives de cession du Camping au locataire ont été vouées à l’échec.
Il faut souligner que le moins qu’on puisse dire c’est que ce conflit, qui a opposé la Commune Urbaine au locataire de ce site a, malheureusement, été mal géré. Car quel que soit l’issue réservée à ce procès, et pour ne pas risquer d’en perdre une clientèle fidélisée durant de longues années, la fermeture de ce Camping n’était nullement indispensable, et une réunion, à l’amiable, entre les deux parties s’imposait, et aurait pu aboutir à une entente en mesure de préserver la continuité des prestations offertes et satisfaire ainsi la demande de cette catégorie de clients, tout en évitant à la Commune une perte sèche due à son manque à gagner dû à la fermeture pure et simple d’un site qui avait la réputation d’être aux normes internationales.
Certes, des tentatives de lancement d’appels d’offres pour sa cession à un éventuel gestionnaire ont eu lieu mais elles ont toutes été vouées à l’échec.
Tout bien penser, qui oserait investir dans un projet nécessitant un grand investissement, au risque de subir le même sort que l’ancien locataire de ce site, en l’occurrence Haj Kamel, qui n’a jamais été indemnisé pour les pertes subies suite aux inondations dues au débordement de l’Oued Flifel ?
Affaire à suivre… La justice n’a pas encore tranché dans ce dossier qui concerne un patrimoine important dont les jdidis attendent le verdict.
Khadija Choukaili
