El Jadida : Le bon vieux temps des balades en calèches (koutchi pour les jdidis)

Qu’il faisait bon vivre à El Jadida de cette belle époque où tout était simple mais si authentique.

Aujourd’hui tout ceci n’est plus que souvenirs. Toutes ces belles choses qui faisaient d’El Jadida le Deauville marocain ont disparues, si bien que l’on peut avancer que la majorité de son patrimoine architectural ne fait plus partie que de photos souvenirs.

En effet, au même titre que sont le gondole à Venise ou le Routemaster rouge (bus impérial) à Londres, ou encore le rickshaw à Bombay, la calèche représentait l’emblème de la ville et constituait le moyen de transport le plus économique, mais aussi le plus écologique à l’ère où El Jadida pouvait encore s’enorgueillir d’être dotée de beaux monuments, d’espaces verts bien entretenus, de salles de cinémas, d’un théâtre, et de tous ces innombrables sites historiques et naturels qui faisaient sa particularité.

Pourquoi avoir banni ces merveilleuses calèches qui donnaient à la ville cet aspect féerique où se côtoyaient en parfaite harmonie modernité et authenticité.

Il faut reconnaître que les rares villes qui ont pu préserver ce moyen de transport ont vu leur tourisme se développer, telle la ville ocre où la balade en calèche représente l’activité incontournable pour tout visiteur de la ville.

Malheureusement, à El Jadida, plus rien ne persiste de tout le patrimoine qui la distinguait des autres villes du Royaume.

De plus, pour une ville connue pour héberger le salon international du cheval, où l’activité équestre occupe une place de choix, et où la fantasia fait partie des coutumes de la région, le retour à l’utilisation des calèches contribuerait fortement à redonner à la ville son emblème de ville touristique, si ce n’est comme moyen de transport, du moins comme moyen de relance du secteur touristique qui est mis à rude épreuve.

Cependant, sait-on d’où vient le mot « koutchi » ?

Selon l’enseignant-chercheur spécialiste du patrimoine, Mohamed Oujamaâ, l’origine du mot koutchi proviendrait du terme « cocher » qui est le conducteur de la calèche, et son introduction au Maroc remonte au 19ème siècle, époque au cours de laquelle la communauté étrangère, principalement les marchands anglais installés au Maroc, avait adopté la calèche comme moyen de transport. Elle aurait été adoptée, par la suite, par les notables et les hauts représentants des autorités. A cette époque, la calèche était non seulement un moyen de transport mais également un symbole de prestige social, avant d’être adoptée par les classes populaires comme moyen de transport, qui servait aussi à acheminer les marchandises au niveau des souks.

Pourrait-on espérer un jour un retour aux sources et une renaissance de toutes ces belles choses qui ont accompagné des générations de jdidis, qui continuent à vivre sur le souvenir de ce qui faisait de cette ville une cité féerique et le Deauville marocain ?

Khadija Choukaili

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