El-Jadida: Jean genet à l’université Chouaib Doukkali

 Par Driss Tahi

Jean genet ressuscité  » en lettres et en images  » par de magnifiques portraits brossés par le talentueux peintre Abdellah Bellabes, à l’occasion du colloque national dédié à l’auteur dramaturge , initié par le laboratoire des études des lettres de l’université Chouaib Doukkali et son partenaire l’association des amis Ibn Zaidoun.

J. Genet vu sous le prisme de l’artiste jdidi et disséqué à travers les lectures de plusieurs noms prestigieux de la littérature .

Durant toute une journée l’amphithéâtre de l’UCD a vibré au rythme des intonations des voix d’une vingtaine de participants venus d’un peu partout pour rendre un hommage , (encore un et sûrement pas le dernier ) à celui qui s’avère être l’un des auteurs étrangers , considéré comme étant le plus curieux aux yeux des marocains et le plus évoqué lors des discussions sur la littérature , pour les raisons que tout le monde connaît ; en l’occurence ses rapports sentimentaux avec le Maroc et le Nord en particulier, (qu’il choisit d’ailleurs pour y être inhumé) , son penchant pour les démunis et les opprimés, son engagement en faveur des palestiniens et autres Blackpanters …

Les intervenants sur la demande du laboratoire TCL ont abordé chacun selon une approche choisie , un côté de l’oeuvre et de la personnalité de Jean genet.

Le colloque modéré dans sa séance francophone par le directeur du laboratoire TCL le pr. Abdelhak jaber, qui a relaté d’une manière brève le parcours riche en soubresauts de l’auteur et certains des moments marquants de son existence.

Les autres conférenciers n’ont pas manqué de capter l’attention de l’auditoire d’un amphithéâtre friand de tout ce qui est oeuvre de J.Genet , par leurs lectures instructives et certaines révélations et témoignages sur celui qui demeure le plus fascinant voyou de tous les littérateurs.

– Le pr. Gerard Chalay dans : « les prisons aimées de J. Genet ».

– Nadia Makdoun de l’Encj El Jadida :

« J. genet et son filleul marocain ».

– Touria Uakkas de l’université Chouaib Doukkali :  » le visible et l’invisible dans quatre heures à Chatila « .

– Kamal Hayani El Mechkouri de l’université Chouaib Doukkali: « les formes de subversion chez J. Genet « .

– Mourad El Khatibi de l’université de Settat : « Abdekebir Khatibi et J. Genet une amitié littéraire « .

– Mustapha Belhadj , ( exposé lu par Bouchra Eddahbi ) université Chouaib Doukkali :  » À travers les Bonnes , l’universalité du théâtre de J. Genet « 

– Mbarek Housni , poète écrivain: « J.genet, une oeuvre, une écriture « 

La seconde séance consacrée toujours au même thème sur l’auteur, mais en arabe, animée par Touria Uakkas a connu sa part de succès . Rien d’étonnant puisque les concernés sont tous des spécialistes de l’oeuvre de J.Genet et de sa biographie.

Professeurs chercheurs, critiques littéraires, écrivains et poètes .

Il s’agit de :

Driss Katir d’Asilah

Driss Allouch d’Asilah

Nourredine Sadouk d’Azemour

Brahim El Adraoui d’El Jadida .

Driss Allouch qui avait à l’instar des autres invités parlé de son rapport avec les connaissances de J.Genet et les lieux qu’il fréquentait à Larache , a révélé lors de son intervention quelques histoires selon les témoignages de personnes ayant connu J. Genet à Larache, dans le quartier où il séjournait , ( ce dernier faisait tout pour ne pas être reconnu ) des enfants racontait-il attrapaient des oiseaux à l’aide d’un filet et les mettaient en cage , puis attendaient le passage J.Genet qui s’arrêtait à chaque fois pour s’apitoyer sur leur situation et demandait

de les libérer en échange d’un peu d’argent.

Ils racontent aujourd’hui , devenus des adultes, que Genet était content de voir s’envoler en l’air les oiseaux , et regarder les enfants courir vers la salle de cinéma du quartier. La chose se répétait , sans pour autant lasser genet , qui n’en était en réalité que plus heureux et amusé .

En somme tous les participants ont souligné le rapport de l’art à la littérature dans ce colloque intitulé d’ailleurs

 » J. Genet en lettres et en images  » .

Aussi, les créations de A. Bellabes , artiste plasticien, conquis à la philosophie et à la littérature , a réussi de magnifiques portraits inspirés de l’œuvre de J.Genet et de son éclectisme.

On peut dire à ce propos que A. Bellabes en essayant à partir d’une vision et dans un élan artistique de mettre en exergue certaines facettes de l’auteur , s’est en beauté épanché dans sa technique et la subtilité de ses traits , au point qu’il était au cours du colloque, difficile de distinguer de qui on parlait : des oeuvres de l’auteur ou de celles de l’artiste .

Par ailleurs, Il est à signaler qu’un colloque de quatre jours, dirigé par le professeur Jacques plainemaison, ancien professeur à l’Université d’Avignon, de Limoges, de Nankin et de Xi’an (Chine),

a failli avoir lieu deux ans plutôt, dans une version internationale , en partenariat avec le laboratoire TCL de l’université Chouaib Doukkali, ( il a été annulé à cause de la pandémie du covid et au grand regret des organisateurs ) , avec au programme en plus d’une conférence, qui devait reunir des personnalités ayant côtoyé l’auteur et des noms éminents de la littérature venus de plusieurs horisons , une visite des invités à Larache , à la tombe de Jean genet et la présentation de la pièce le  » Funambule  » au théâtre Mohamed V de Rabat et à la cité portugaise à El Jadida par son metteur en scène et acteur français Pierre constant .

D’une autre part, parmi les invités d’honneur à l’événement J.Genet , la veuve du grand écrivain Driss Chraibi, Mme Schenna qui a été saluée de façon solennelle par tous les présents à l’amphithéâtre .

La présence de l’artiste Abdelkarim El Azhar et celle de l’homme de théâtre  Majid Chakir , furent aussi applaudies.

Related posts

Leave a Comment