Décidément, on peut rire de tout y compris des sujets les plus graves. C’est ce que l’on pouvait se dire à la sortie de la représentation de la pièce de théâtre de Imaïl Saïdi.
Celui-ci ne cachait pas sa satisfaction. En jouant ce soir à El Jadida, il souligna que c’était la première fois que sa pièce était présentée sur le continent africain, qui plus est, au Maroc sur la terre de ses ancêtres, devant une salle comble et -symbolique- dans une église…
C’est l’histoire de trois musulmans partis pour le djihad en Syrie, chacun des personnages représentant, selon l’auteur, des types de recrutement différents : Ben, l’idéologue formé à la mosquée ; Réda, le rêveur dont le désir de départ pour le djihad a été nourri par les médias et Ismaïl, le torturé recruté devant la mosquée.
Il s’ensuit des situations tragi-comiques où naissent les rires mais également les émotions. Réda découvrant que le Coran n’est qu’amour… Des tableaux, critique du rejet de l’autre, de la mal-vie qui en résulte…
Un débat clôtura la soirée où l’auteur se prêta au jeu des « questions-réponses » et où l’on apprit comment était née l’idée de la pièce, le succès qu’elle connut après les réticences de départ, et le projet d’un film qui sera tourné en 2019.
Après El Jadida, la pièce sera jouée au Maroc à l’initiative de l’Institut français du Maroc, dans trois autres villes : Rabat, Tanger et Fès. Vu l’accueil chaleureux du public jdidi, gageons qu’elle connaîtra de nouveaux succès au Maroc.