Le phénomène des « ferrachas » (marchands ambulants) a pris des proportions très alarmantes à El Jadida. Un phénomène que vivent, atrocement, toutes les villes du Maroc. Ce dont peut déduire l’averti que c’est le ministère de l’Intérieur qui en assume l’entière responsabilité. Calmer les esprits, calmer le jeu, faire taire une grande proportion de mécontents et, à défaut, de fournir des alternatives pour lutter contre le chômage, le ministère a encouragé ce phénomène en piétinant les lois ouvrant, ainsi, la porte de la corruption dont ont profité ses représentants de différents corps.
Si bien que les marchands ambulants ont pris possession de toutes les rues et tous les espaces vides. Dont des jardins publics.
Les « ferrachas », vendeurs ambulants, appelés ainsi parce qu’ils posent leur marchandise à même le sol, ont pris possession, donc, des avenues et artères des villes. Au grand dam des commerçants ! Et de certains édifices publics. Dont l’école Abdelmoumen El Mouahidi qui souffre, jusqu’à présent, le martyr depuis des années, sans qu’aucune réaction de la part des différents caïds s’étant succédé au 4èmearrondissement urbain, pour libérer cette école de cet envahissement nuisible à tous les niveaux.
Ils se sont installés un peu partout, à tel point que les enseignants trouvent d’énormes difficultés pour dispenser leurs cours dans de bonnes conditions. Ces derniers éprouvent, à leur tour, des difficultés pour accéder à leur école ou en sortir. Et comme un amour n’arrive pas toujours seul, la grande place sert de parking à ces bus réservés au transport du personnel des unités industrielles et autres.
Des bus hors-la-loi, qui occupent tous les espaces de la ville jusqu’à obstruer des artères. Une anarchie totale. L’association des parents d’élèves et la direction de l’école s’étaient plaintes à qui de droit. Mais aucune réaction. Des élèves sont atteints par d’étranges maladies dues, certainement, à des produits nocifs que vendent certains marchands.
Aujourd’hui, ces ferrachas ne se contentent plus d’occuper le devant de l’école et ses alentours. Maintenant, ils squattent tous les environs. Et on ne sera pas étonné de les voir arriver jusqu’à la route de Sidi Bouzid par la côte.
Les forces de l’ordre et, en particulier, le caïd de l’arrondissement n’ont jamais bougé le petit doigt,ne serait-ce que pour sauver des bambins d’un calvaire qui les traumatise et pour leur favoriser un enseignement dans les bonnes conditions possibles.
D’autre part, les avoisinants et, surtout, commerçants, fulminent contre la « passivité des pouvoirs publics ». « Nous avons écrit à toutes les autorités compétentes, à l’ex- gouverneur, au ministère de l’Intérieur, au Conseil de la ville…. En vain ! », déclare un habitant. La réponse est toujours la même, regrette, de son côté, un parent d’élève. « Il faut tenir compte du contexte social !
Menace de sit-in
« Nous envisageons d’observer un sit- in, nous lance un membre de l’association du quartier. Car c’est la seule manière de nous faire entendre ». « Nos femmes, elles aussi, ne sont pas ménagées par certains de ces voyous de ces marchands, tous étrangers à la ville » lance un autre fou furieux.
Ainsi la situation est, véritablement, catastrophique. Elle risque à tout moment d’exploser. Surtout que les élèves ont repris la route de l’école. Une intervention de Mr le gouverneur est très souhaitée. Les parents et les habitants avoisinants restent confiants en sa personne. « C’est un responsable bon, probe et honnête. Nous nous fions à lui. Une fois qu’il sera avisé, il prendra, à coup sûr, les mesures nécessaires ».
De notre part, nous restons, nous aussi, rassuré. La situation ne restera pas telle qu’elle est.