Combien nous faudrait-il de campagnes de nettoyage pour venir à bout de cette insalubrité qui sévit au sein de notre ville telle une malédiction ?
Les campagnes se suivront et se ressembleront dans leur procédures de ramassage de tonnes et déchets produits par nos concitoyens insouciants de la pollution qu’ils provoquent, si ces campagnes ne sont pas accompagnées d’opérations de sensibilisation de ceux-là mêmes qui en sont la cause.
Des initiatives très louables menées par les autorités tentent, un tant soit peu de redorer le blason de certains quartiers, mais sans nul résultat.
Si l’on cherche une image symbolique de l’incivisme à El Jadida, et plus globalement au Maroc, ce serait d’abord lié à l’éthique de la société, car son civisme, sa citoyenneté et son éducation se mesurent d’abord aux comportements des citoyens dans l’espace public. Une réalité dure à admettre, mais qui se constate à travers la conduite de certains dès qu’ils dépassent le seuil de leur porte.
Si l’on s’intéresse à l’éducation, on constate que la notion de citoyenneté n’est malheureusement pas véhiculée de manière palpable. Car l’éducation, débute au sein du foyer. Les parents, avant, n’éduquaient pas leurs enfants au civisme. Mais ceux-ci s’en imprégnaient à travers le comportement respectueux des parents vis-à-vis de l’entourage et des voisins.
Les générations de nos parents et grands-parents n’avaient pas accès à l’école, mais étaient très pieuses et s’inspiraient de la religion dans leur quotidien. Car le fondement même de notre religion repose sur le civisme et le respect de l’autre.
Malheureusement, les parents ont baissé les bras, dépassés par leurs progénitures faussement influencés par les idées occidentales de droits d’enfants bafoués, et se révoltants contre tout ce qui ne fait pas partie de leur « monde moderne » tel qu’ils l’imaginent.
Certes, des campagnes de sensibilisation feront leurs effets, mais sous certaines conditions.
Il est évident que tant que les responsables sont démissionnaires, tant que l’enseignement n’est pas sérieusement réformé, tant que les parents ne jouent pas pleinement leur rôle sans léguer l’éducation de leurs enfants à l’école et à la rue, tant que la corruption gangrène, tant que l’impunité sévit, tant que le civisme n’est qu’une notion sans être une pratique, on ne peut espérer avoir une jeunesse responsable en mesure d’avoir un comportement civique.

Il faut reconnaître que l’incivisme qu’on constate sous différentes formes devient un véritable fléau, une façon outrageante et outrancière de se comporter en société. Cela va du comportement de celui qui jette ses déchets ménagers sur la voie publique, en passant par le citoyen irrespectueux envers ses voisins, ou par le commerçant qui squatte l’espace public, ou encore ceux, qui sans vergogne, trouvent le moyen de se « soulager » contre un mur…
Le comble c’est surement ce sentiment d’exaspération dont parlent tous ces citoyens indignés par toutes les incivilités qui les entourent.
Seraient-ils prêts à troquer leur indifférence et leur sentiment d’injustice sociale contre un retour vers leurs sources et la sagesse de leurs aines ?
Un grand défi à relever qui doit nécessairement commencer par l’éducation dans son sens le plus large.