Cela fait sept ans. peut-être un peu plus, que l’Association des Fauconniers Lekouassem a gagné son grand pari ( qui n’est en fait que le couronnement de nombreuses années de dur labeur), en arrivant à hisser au podium de l’Universalité, un art de chasse au vol singulier au Doukkala et qu’on estimait être en voie de disparition, si ce n’était l’implication corps et âme d’un vrai chevalier de Doukkala, en l’occurrence Mohammed El Ghazouani. Un homme de terrain dont les convictions et l’énergie débordante sont bien accrochées.
C’était donc lors de sa session de Nairobi, tenue Kenya en Novembre 2010, que le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture), a inscrit une méthode de chasse traditionnelle, à savoir la fauconnerie, sur sa Liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Vieille de plusieurs milliers d’années, la tradition de la fauconnerie a traversé le temps et est restée intacte, grâce à la transmission de ses connaissances de pères en fils à travers diverses générations.
Selon l’UNECSO, Il s’agit de la plus grande nomination de l’histoire de la convention de cette instance. C’est une soumission massive de onze nations – Belgique, République tchèque, France, Corée, Mongolie, Maroc, Qatar, Arabie Saoudite, Espagne, Syrie et Emirats Arabes Unis – coordonnée par l’Autorité d’Abou Dhabi pour la Culture et le Patrimoine. Au cours du processus d’inscription, les représentants de l’UNESCO ont écrit à ce sujet « … c’est un exemple remarquable de coopération entre nations ».
La fauconnerie étant considérée comme une activité à faible impact sur l’environnement. Les fauconniers comprennent que leurs faucons et leurs oiseaux de proie doivent être préservés et ils pratiquent depuis des siècles l’utilisation durable. Feu son Altesse Cheikh Zayd Ibn Soultane Al Nahyane disait, “Ce qui est important ce n’est pas ce que tu attrapes mais ce que tu laisses derrière toi”
Ainsi donc, le Maroc n’est pas entré par la petite porte dans cette cours des grands représentée par un univers particulier où seuls quelques initiés de par monde militent encore pour conserver les traces de cette tradition multiséculaire qui a connu autrefois un véritable âge d’or.
Aujourd’hui comme hier, il est toujours difficile d’évoquer la fauconnerie du Maroc sans se référer à cette fameuse tribu lekouassems de Doukkala, dont le fief incontesté est solidement ancré au Douar Smâala d’Ouled Frej dans la Province d’El Jadida, de même qu’à Ouled Amrane dans la Province de Sidi Bennour, là où toutes les familles ne connaissent que le langage du faucon et de la fauconnerie. Une solide communion entre le maître et le rapace qui n’a jamais perdu de sa teneur et encore moins de son originalité.