« Hier » encore, collégiens et lycéens fraîchement libérés des examens se donnaient rendez-vous au Môle. C’était le point de chute incontournable, un havre où l’on venait nager, rire, s’amuser… goûter à cette liberté estivale qu’on attendait toute l’année.
La journée se découpait naturellement : à marée basse, c’était le foot sur la plage ; à marée haute, direction le Môle pour plonger dans ce qui ressemblait à un coin de paradis.
Puis vint l’âge adulte. Beaucoup ont quitté El Jadida. Certains ont migré vers d’autres villes, d’autres ont franchi les frontières. Mais tous, à un moment ou un autre, sont revenus au Môle. Comme on revient à une Mecque intime, chargée de souvenirs, de visages familiers et de rires partagés.
Lorsqu’on y retourne aujourd’hui, le cœur se serre en croisant ceux avec qui l’on partageait ces instants magiques. Des « ados » d’hier devenus parents, mais qui portent encore dans leurs regards cette lueur d’insouciance d’antan.
Le Môle, c’est plus qu’un lieu. C’est un refuge, un repère, un symbole. C’est là que le mot « Oueld Leblad » prend tout son sens. Là que tant de belles âmes, aujourd’hui disparues, continuent de vivre à travers les souvenirs.
Plus que jamais, le Môle est la Mecque des Jdidis. Une Mecque qui ne dit pas son nom, mais que chacun porte dans son cœur.
Abdellah Hanbali
